Recycler, c’est bien. Recycler un site d’enfouissement d’immondices pour produire de l’énergie propre, c’est encore mieux. L’installation de stockage de déchets de La Loge, sur le territoire communal de Coulonges-Thouarsais pourrait accueillir environ dix hectares de panneaux photovoltaïques. En effet, le projet, porté en binôme par Séolis Prod et Urbasolar, en est au stade de l’enquête publique, jusqu’au 17 juillet prochain.
Pour être plus précis, seule une (large) portion du site, sous la gestion du Smited (Syndicat mixte de traitement et d’élimination des déchets en Deux-Sèvres) serait équipée. La zone se divise en trois parties. D’abord La Loge 1, qui correspond à un site déjà fermé car toutes les cases ont été remplies de déchets. Avec une composante à prendre en compte : la production d’électricité à partir des gaz issus de la fermentation des déchets. Il s’agira, si le projet aboutit, de poser des panneaux solaires maintenus par des plots en béton, afin de ne pas transpercer le film qui assure l’étanchéité des déchets. La Loge 2 est actuellement exploitée par l’enfouissement de déchets, et ne recevra pas de panneaux solaires. En revanche, La Loge 3, pas encore exploitée, est sollicitée pour recevoir là aussi des modules photovoltaïques, cette fois plantés dans le sol. « Il s’agit de valoriser ce qui est valorisable », explique Gilbert Buf, commissaire-enquêteur missionné sur ce dossier.
Le moment ou jamais de s’exprimer
D’un point de vue technique, l’installation devrait occuper une superficie d’environ 10 ha et fournir de l’électricité à environ 2.000 foyers, hors chauffage (lire ci-dessous). De quoi faire rentrer un peu plus le Thouarsais dans le projet de territoire à énergie positive à l’horizon 2050, voire plus tôt. D’ailleurs, la communauté de communes soutient le projet. Depuis le début des permanences à raison d’un après-midi par semaine depuis le 17 juin, le commissaire-enquêteur, retraité de l’Armée de l’air, n’a vu passer personne et n’a donc eu aucune doléance à enregistrer. De quoi laisser penser que l’opposition au projet se fera très discrète, voire inexistante. « Si quelqu’un a un problème et qu’il peut l’argumenter, c’est maintenant, ou du moins avant le 17 juillet, qu’il faut se manifester. » Car au-delà, il sera trop tard pour espérer infléchir la décision du préfet, qui s’exprimera en dernier lieu, à la lecture du procès-verbal de synthèse rédigé par le commissaire-enquêteur à l’issue de sa mission.
Le parc photovoltaïque en chiffres
> 16.080. C’est le nombre de modules unitaires prévus lors de l’installation du parc photovoltaïque, avec une puissance de 310 Wc (watt-crête, qui correspond à la puissance électrique maximale délivrée par une installation électrique solaire pour un ensoleillement standard). Il s’agit en réalité de 670 structures capables de contenir chacunes 24 modules.> 130.870. C’est la superficie, en m2, concernée par le projet. C’est l’équivalent de 13 ha, soit 26 terrains de football. La partie clôturée, autour des panneaux, représente environ 10 ha.> 5.375. C’est la production annuelle estimée (et espérée) de cette installation en MWh/an.> 4.420. Avec une telle production électrique, le promoteur estime pouvoir fournir en énergie 1.953 foyers hors chauffage, ce qui correspond en moyenne à 4.420 personnes.> 6. C’est, en mois, la durée estimée des travaux : six semaines de préparation du site, cinq semaines de construction du réseau électrique et 13 semaines d’installation photovoltaïque.> 30 à 40. Soit le nombre d’années d’exploitation théorique du site. En effet, dans ce genre de grand projet, il est souvent considéré que la technologie, à échéance, sera très largement obsolète. À la fin de l’exploitation, le promoteur doit remettre tout dans l’état initial.