Il faisait frisquet hier matin au bord du Thouet, du côté d’Availles-Thouarsais. Cela n’a pas refroidi les quelques dizaines d’amateurs présents dès l’ouverture du marché aux truffes. D’ailleurs, les sourires se devinaient sans mal derrière les masques. Pensez donc ! Cela faisait si longtemps qu’une manifestation un tant soit peu festive et conviviale n’avait pu se tenir. « C’est un grand soulagement pour nous, on est très heureux de pouvoir vendre nos produits car il y a une semaine, les choses ne se présentaient pas forcément bien », indique le trufficulteur availlais Lionel Marquois, venu vendre le fruit de sa récolte hyper-locale : 1,5 kg d’or noir sorti de terre « à seulement 400 m d’ici ».
Entre 600 € et 750 € le kilo
Même satisfaction du côté d’Annick Rauby, présidente de l’association organisatrice, qui a fait retentir la cloche à 10 h pétantes pour ouvrir le bal, une fois les truffes passées au « canifage » (lire ci-dessous). « C’est forcément une édition un peu bizarre, reconnaît-elle. Mais les mesures sanitaires sont bien respectées. » Et chacun y trouve son compte. « Si je n’avais pas pu acheter de truffes au marché cette année, j’aurais été malheureuse », souffle ainsi une acheteuse, qui a prévu d’agrémenter des boudins blancs avec son fameux butin. Elle est venue d’Airvault, mais certains n’ont pas hésité à aligner les kilomètres depuis Thouars, Bressuire, Parthenay et même Niort ou Châtellerault.
Moins nombreux malgré tout qu’une année « normale », les clients ont également pu profiter de tarifs plutôt avantageux, sachant que quelques grammes suffisent pour sublimer un plat. « Les prix vont de 600 € le kilo pour les truffes classées en 2e catégorie, jusqu’à 750 € pour la 1re catégorie », détaille Annick Rauby, alors que le prix peut parfois approcher le millier d’euros pour la catégorie extra. « Nous n’en avons pas cette année. Mais il n’y a pas de différence au niveau du goût. C’est surtout l’aspect de la truffe qui détermine sa valeur. » Une heure après l’ouverture, 130 clients étaient déjà passés. Et le stock de truffes, c’est-à-dire 9,1 kg apportés par six producteurs tous basés dans le département, s’amenuisait sensiblement. « Il ne reste plus que des grosses », soupire une retardataire. « C’est une année tardive, explique Lionel Marquois. Ici, on a vraiment commencé à récolter la semaine dernière. Dans le sud Deux-Sèvres, cela a démarré plus tôt. C’est une petite année en quantité, mais ça va monter en puissance tout au long du mois de janvier et la qualité est au rendez-vous. »
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Très prisée des gourmets, la tuber melanosporum, ou truffe noire, est tout simplement une espèce de champignon comestible qui vit en symbiose avec un arbre.
Photo NR, Frédéric Michel
Avant même l’entrée de la salle, le ton est donné. Cette édition 2021 du marché aux truffes ne sera pas comme les autres.
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Le contexte sanitaire et la météo très fraîche n’ont cependant pas dissuadé les amateurs de venir avant même l’ouverture de la vente.
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€n entrant, on se frotte les mains avec le gel hydro-alcoolique, mais peut-être aussi à l’idée de faire de bonnes affaires !
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Cette année, Covid oblige, les truffes sont à prendre avec des pincettes…
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Pas plus de 25 clients simultanément dans la salle, telle était la jauge à respecter pour pouvoir organiser ce marché.
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Tout cela n’a pas empêché les visiteurs, vrais spécialistes ou simples curieux, de trouver leur bonheur.
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La demande étant plus faible cette année en raison notamment de la fermeture des restaurants, les tarifs sont avantageux : de 600 € pour la truffe de 2e catégorie à 750 € pour la 1re catégorie. Cette année, il n’y avait pas de truffe classée extra.
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Pour moins de 20€, on peut ainsi trouver de quoi sublimer ses plats pendant au moins une semaine.
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Au total, les six producteurs présents, tous installés dans les Deux-Sèvres, ont proposé 9,1 kg à la vente. Moins que l’an passé (15,8 kg) et très loin du record de 2012 (37 kg) !
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En plein air, à côté de la salle, un marché de producteurs était également ouvert au public.
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