Dans la matinée du 12 janvier, chaussés de bottes, les 17 élèves de la classe du cours moyen de Christine Etchécopar ont contribué à la plantation de 275 m d’arbustes, en prolongation de ceux plantés l’an passé en bordure de la route de Saint-Cyr-la-Lande. Cette action est initiée par la fédération des chasseurs des Deux-Sèvres, en partenariat avec les exploitants agricoles et les ACCA locales, dont celle de Brion-près-Thouet présidée par Jacky Diacre, avec le soutien financier du conseil départemental. Le coordinateur, Hervé Boton, secondé par Adrien Bourgoin, a dans un premier temps animé une séquence devant les élèves consistant à motiver les enfants sur le rôle de l’homme dans l’environnement, les enjeux de la biodiversité, la technique de plantation d’arbres et le rôle de la haie qui favorise le développement de la faune et de la flore. Des chasseurs et autres bénévoles ont apporté leur contribution en creusant les trous la veille puis en aidant les enfants à planter églantiers, chênes pubescents, charmes, aubépines et tilleuls, etc. Un goûter bien mérité a clos la journée, tout cela avec le respect des gestes barrières.
La Fédération départementale des chasseurs des Deux-Sèvres participe depuis plus de trente ans à des actions en faveur de la biodiversité et de la protection de la nature, et en particulier par l’implantation de haies et bosquets. Faisant suite à l’action « chemins ruraux et biodiversité » menée l’an passé à Val-en-Vignes, la FDC avait invité une vingtaine d’élèves des classes de CE2, CM1 et CM2 de Bouillé-Saint-Paul avec leurs professeurs, Marina Loiseau et Stéphane Basbayon, à une opération sur l’exploitation d’Olivier Gonnord à La Léonière de Bouillé-Saint-Paul. Huit chasseurs de l’Acca locale étaient également présents, pelles et pioches en mains et… masques sur le nez ! Les enfants ont appris, et pratiqué, l’art du pralinage, un mélange d’eau, de terre et… de bouse de vache, dans lequel on trempe les racines afin de favoriser la prise des jeunes plants. Ainsi, seize espèces d’arbres et arbustes ont été mises en terre, parmi lesquelles, frênes, chênes, érables, troènes et sureau, châtaignier, fusains ou charmilles. Après Brion-près-Thouet (lire NR du 21 janvier), la même opération se déroulera ce samedi à La Gachère de Saint-Pierre-à-Champ avec les élèves de l’école Duchastel à Cersay, autre commune déléguée de Val-en-Vignes. Ce projet s’inscrit dans le programme Ekolien développé par la Fédération nationale de chasse au niveau national. Le financement est assuré à hauteur de 60 % par le conseil départemental, 20 % par la FDC et 20 % par le propriétaire ou l’exploitant, Christophe Guillot, maire de Val-en-Vignes, ayant assumé la prise en charge du déplacement scolaire.
Il fait froid, le crachin tombe sur le bocage, le sol est boueux. Pourtant, l’ensemble des 48 élèves de l’école de Saint-Marc-la-Lande esquisse un sourire jusqu’aux oreilles. Ce matin, comme tous les mercredi, c’est « l’école de la nature ». « Souvent, la classe se déroule sur le terrain d’un privé. Aujourd’hui, avec le soutien de Deux-Sèvres Nature Environnement, c’est dans le bocage des Antonins. C’est une manière concrète et pédagogique d’apprendre aux enfants », explique Anne Ecotiere.
400 arbres plantés
Un excellent moyen pour comprendre comment la nature fonctionne mais aussi un entraînement pour un projet futur. « On a la volonté de planter des arbres à côté de l’école. Aujourd’hui, ils apprennent la méthode de plantation. C’est du concret », rajoute l’institutrice. Un plaisir partagé même si certains ont déjà de l’expérience en la matière. Tous après cette matinée auront connaissance du vocabulaire scientifique autour des arbres.
« Plus largement, ils développent un esprit de coopération par groupe de deux, petits et grands mélangés. De plus, la question écologique est abordée », conclut la maîtresse.
« La mission est de planter une haie, qui a pour but de filtrer les eaux de surfaces provenant notamment de l’étang des Forges, en contrebas. Cela permet aussi de diversifier le spectre des essences avec la plantation de noyer ou noisetiers par exemple », explique Alexandre Boissinot, conservateur de la réserve naturelle des Antonins. Les fruits serviront de nourriture à la faune environnante.
Soutenu par le Département et la Région à hauteur de 3.000 euros, c’est donc 400 arbres qui ont été plantés sur 200 mètres de haies. Un enjeu environnemental fort mais aussi pédagogique pour sensibiliser les plus jeunes au bocage. Tout ceci en mettant la main à la patte. Les élèves pourront ainsi, tout au long de leur scolarité, suivre l’évolution de leurs arbres.
Un lieu protégé
La plantation de haies est l’essence même d’un bocage, qui est l’assemblage de parcelles délimité par des haies vives bordant des chemins creux. Un patrimoine qui tend à disparaître avec la multiplication des parcelles bornées par l’humain.
Le bocage des Antonins, lui, n’a pas évolué depuis 200 ans. Un lieu rare qui doit, donc, être préservé. Il permet une faune et flore exceptionnelle recensée par le botaniste international René Verriet de la Litardière dès 1898.