La démarche avait une volonté pédagogique sur le site de la réserve naturelle régionale du Bocage des Antonins à Saint-Marc-La-Lande. S’inspirer des techniques anciennes, pour envisager le devenir pérenne d’une haie. Ainsi Deux-Sèvres Nature Environnement (DSNE), gestionnaire des lieux, a permis en partenariat avec l’association Bocage pays branché, de faire découvrir à une dizaine d’adolescents scolarisés à la Maison familiale rurale de Saint-Loup-Lamairé, la pratique du plessage. Bien qu’abandonnée, la technique permettait autrefois à la haie de renforcer son rôle de clôture. « Des traces de cette pratique, d’intérêt patrimonial, sont encore présentes au sein de haies anciennes dans nos campagnes, explique Alexandre Boissinot, conservateur de la réserve naturelle. L’objectif de la faire découvrir aux jeunes, est de contribuer au maintien de cette pratique ancestrale. » Entrelacer les branches d’arbustes d’une haie vive, pour constituer une clôture naturelle, telle en était l’origine. Ceci permettant de garder les animaux dans un périmètre bien défini et les empêchant de s’échapper de leur pâturage. L’intérêt, par rapport à des clôtures en bois mort, est que la barrière en plessage vieillit bien mieux. Le bois mort finit par pourrir alors que le bois vivant du plessage se régénère chaque printemps et croit. Alors ces plesseurs des temps modernes, se sont appliqués à reproduire les gestes d’un temps révolu, remontant au Moyen Âge, en entaillant légèrement les branches pour les rendre flexibles, avant de les tresser. « Ce type de chantier permet ici aux élèves de Terminale Bac Pro Gestion des Milieux Naturels et de la Faune (GMNF), de développer leur autonomie, de s’organiser et d’échanger entre eux pour atteindre un objectif commun tout en veillant à travailler en sécurité, indique Alexandre Boissinot. Il permet également de transférer des connaissances par une application concrète et d’échanger plus globalement sur la problématique de conservation des paysages bocagers et des pratiques agricoles associées. »