Chaque mois, la Maison du jardinier et de la nature en ville vous donne des conseils et astuces pour le jardin.
Les conseils du mois de février L’hiver est encore là ! Il fait froid mais c’est dès à présent qu’il faut jardiner pour qu’au printemps les cultures s’épanouissent. Au potager
Au jardin d’ornement
Au balcon
Au verger
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Au potager
Si vous avez la chance de posséder une petite serre ou une véranda, commencez à semer en fin de mois vos tomates, piments et aubergines, sinon faites-le dans une mini serre à l’intérieur de votre maison. Attention ! Respectez les dates de semis. Ils ne doivent pas être faits trop tôt car vos plantes s’étioleront à coup sûr. Pour augmenter vos chances de réussite, semez très clair et couvrez les graines d’une fine couche de terreau afin de faciliter une bonne germination.
L’arrosage est un facteur important : veillez à maintenir l’humidité sans engorger le support de germination au risque d’obtenir un échec cuisant. Un excès d’humidité entraînera le développement des maladies comme la fonte des semis. Ces champignons (Pythium, Botrytis, Fusarium) se développent très facilement en condition humide et froide ce qui entraînerait une perte partielle ou totale de votre semis.
En pleine terre, si votre sol est très drainant, semez les oignons blancs, les poireaux, les fèves, les petit-pois, les carottes et le chou-fleur. N’oubliez pas l’ail. Appelé "aillet" au printemps, c’est la star de l’omelette. Cette culture ancestrale est liée à de nombreuses croyances populaires : "De l’aillet au 1er mai, c’est de l’argent toute l’année". Ce qui donnent à cette dégustation le pouvoir "d’écarter les fièvres pour toute l’année". Les vertus médicinales de l’ail, tant préventives que curatives, sont d’ailleurs reconnues depuis l’Antiquité. Pensez à la rotation des cultures : évitez de remettre le même légume deux années de suite au même endroit.
Au jardin d’ornement
C’est encore le moment de planter les arbres, arbustes et plantes vivaces en container. Pour vous organiser, faites un plan de votre jardin sur lequel vous allez déterminer les différentes zones de plantation : haies, massifs et gazon. Classez-les plantes par catégories : arbustes à fleurs, persistants ou caduques.
Pour connaître vos distances de plantations, vérifiez les tailles adultes des plantes sélectionnées. Implantez-les sur votre plan de façon à intercaler les différentes variétés et ainsi d’optimiser la période de floraison. Pensez à utiliser les persistants contre le vis-à-vis. Plus votre projet sera réfléchi en amont (hauteurs, couleurs, variation au fil des saisons…), plus votre composition sera durable. La satisfaction est assurée pour une vingtaine d’années.
Terminez la taille des arbustes à floraison estivale, comme le Buddleia, l’Althéa, Perovskias, Carioptyris, Céanothe, Vitex agnus-castus… en supprimant les branches mortes, malades ou qui se croisent. De plus, cette taille consiste à enlever les inflorescences fanées pour laisser uniquement les branches les plus vigoureuses pourvues d’un tire-sève à leur extrémité.
Dans notre région tempérée, vous pouvez tailler en milieu de mois tous vos rosiers. La taille consiste à supprimer les bois morts et faibles mais également à éliminer en partie, les rameaux ayant fleuris. Le but est de conserver quelques branches principales (3 à 7) comprenant de 3 à 5 yeux, avec le dernier orienté vers l’extérieur. La taille doit réduire les pousses ligneuses et favoriser les jeunes pousses pour la prochaine floraison.
Au balcon
Profitez des après-midis ensoleillés pour faire un état des lieux de vos pots et jardinières : les plantes noires et molles sont certainement gelées. Mais pas d’inquiétude, il est encore temps de planter quelques primevères, pensées ou giroflées. Groupez-les par coloris dans de grands pots ou dans d’anciennes bassines en zinc pour un côté déco.
Si vous avez oublié de planter des bulbes printaniers tels que les muscaris, jacinthes ou narcisses, vous les trouverez dans les jardineries déjà en boutons pour les intégrer dans vos compositions.
C’est une période de plantation, notamment pour les balcons ou terrasses soumis aux vis-à-vis. Préférez des arbustes résistants et persistants tels que le laurier sauce, le laurier tin, le laurier rose et les différents Pittosporum. Ces derniers sont des arbustes adaptés à la culture en pot et sont très efficaces pour vous cacher d’un éventuel voisin indiscret. Attention : les enfants en bas âges ne doivent en aucun cas toucher les feuilles de certains d’entre eux !
Au verger
Poursuivez les plantations d’arbres fruitiers à racines nues, hors période de gel. Terminez la taille des arbustes à petits fruits comme les cassissiers, framboisiers ou groseilliers car le mois prochain, il sera trop tard. Profitez-en pour les bouturer : prélevez des extrémités de tiges de 30 cm que vous mettrez à raciner dans une tranchée de sable et de tourbe le long d’un mur du jardin bien orienté.
Les pommiers, poiriers et pêchers doivent être taillés pour optimiser leurs floraisons et donc leurs fructifications. Sachez que la pollinisation est très importante pour les arbres fruitiers : plantez à proximité des plantes mellifères afin d’attirer au maximum les insectes pollinisateurs. Dans l’idéal, un hôtel à insectes est indispensable à proximité d’un verger. Il permettra d’héberger les insectes auxiliaires des jardins, de favoriser la multiplication des abeilles solitaires et d’augmenter la pollinisation et par conséquence la fructification.
Sur le plan sanitaire, afin de lutter et bloquer l’éclosion des oeufs de ravageurs, préférez l’utilisation d’argile kaolinite, grasse et imperméable au toucher. L’argile, imbibée d’eau et rendue malléable, constitue un bon traitement arboricole. Son action est fongique : elle limite l’essaimage des spores de champignons, sources de maladies. Badigeonnez vos arbres fruitiers pour les protéger du puceron lanigère ou pour lutter contre le psylle du poirier. Vous étoufferez aussi les pucerons cendrés des pommiers en les poudrant d’argile. Enfin, faites-en des emplâtres sur le tronc, très efficaces pour faire une barrière contre les parasites et pour cicatriser les plaies de taille trop importantes.
Chroniques de la nature en ville
Certains oiseaux commencent à former les couples en hiver. C’est le cas du grimpereau des jardins, petit oiseau discret mais pourtant commun tant qu’il y a des arbres pour l’héberger et le nourrir. En effet, il en est intimement lié puisqu’il se nourrit d’insectes qu’il traque dans l’écorce ou la mousse. S’il est discret, c’est que son dos et ses ailes marrons mouchetées ne le rendent pas facile à repérer du premier coup d’oeil lorsqu’il arpente un tronc.
Comme son nom l’indique, c’est un grimpeur qui peut compter sur des griffes solides pour s’agripper et sur une queue rigide pour prendre appui contre la surface à escalader. Son bec fin, long et arqué est un outil particulièrement adapté pour déloger larves, araignées, cloportes ou autres petits invertébrés des fentes de l’écorce. A noter que, comme pour d’autres petits passereaux, les pucerons font partie du menu, ce qui saura réjouir les jardiniers.
C’est en février que les mâles commencent à s’approcher des femelles. On entendra facilement le chant, une sorte de sifflement de 5 notes allant vers l’aigu et pouvant se traduire en langage humain par "ti ti, j’suis ici". Avec chance ou patience, on pourrait surprendre les mâles poursuivre les femelles dans un jeu des deux partenaires qui se déroule d’arbre en arbre. Ils choisiront de faire leur nid dans un pan d’écorce décollé ou une fente d’arbre. On leur fabrique également un nichoir spécifique qu’ils utilisent volontiers. Les 5 ou 6 oeufs seront couvés à tour de rôle par le couple pendant une quinzaine de jours.