Ce sera une belle saison, une saison mobilisatrice ! François Bonneau, président de la région Centre-Val de Loire propriétaire du Domaine de Chaumont-sur-Loire, souhaite rassurer : la préparation est « volontaire et maîtrisée pour ce moment de la réouverture » annoncée au printemps (lire ci-dessous). Chantal Colleu-Dumond, la directrice, reste convaincue que le grand public aura « besoin de lieux pour inspirer, se ressourcer, se retrouver ». Mais aussi pour comprendre, à travers l’art et les jardins, les grands questionnements actuels. Le 2 avril, la saison d’art devrait être inaugurée puis, le 7 mai, le 30e Festival des jardins. « Les artistes sont déjà au travail ; la semaine prochaine arriveront des équipes pour les jardins. Tout se passe bien même si les conditions sont plus difficiles et qu’il n’y a pas la convivialité habituelle. »
Des ogres, des anges et des revenants
Pour la nouvelle saison d’art contemporain, Chantal Colleu-Dumond annonce des œuvres signées de véritables « ogres », au nombre de 4 plus une ogresse, Sheila Hicks (1), qui viendra installer une constellation de laine et de soie en haut de l’escalier d’honneur du château, « d’anges » et de « revenants », habitués des lieux.
Des grands noms internationaux. Miquel Barcelo créera une conque colorée en céramique. Le peintre Paul Rebeyrolle présentera sa transmutation de la matière, avec ses agrégations de branchages, cailloux et brindilles. Abdul Rahman Katanani, Franco-Palestinien, tissera des nids en barbelé. Plus de 120 estampes de Jean Dubuffet « extraordinaires », qui présenteront « un travail qui a été très peu montré ». Des "anges" qui travaillent des matériaux difficiles. La Japonaise Chiharu Shiota tendra ses filaments en direction des consciences, alors que Carole Solvay travaille avec des plumes. Les jardins suspendus de Safia Hijos prendront place dans les box des écuries tandis que les galeries Agnès-Varda accueilleront trois dessinateurs : les hommes-arbres du Tourangeau Fabien Mérelle, et les œuvres immersives de François Réau et de la Coréenne Min Jung-Yeon. De retour à Chaumont. Pascal Convert qui imagine une chambre d’enfant onirique, Chris Drury célébrant épines et lichens, ou encore Joël Andrianomearisoa.
La nature comme lieu de ressources
« Le Festival des jardins sera une invitation à l’observation des systèmes vivants », explique Chantal Colleu-Dumond. Dans les 30 nouveaux jardins, il sera question de camouflage, de connexions entre les plantes ou encore de recyclage, tel cet oiseau bleu australien qui collecte dans son entourage tout ce qui est bleu comme lui, pour faire son nid. Quatre cartes vertes. À Alexis Tricoire qui va investir le vallon des brumes de ses brosses cylindriques recyclées ; Pierre-Alexandre Risser qui va concevoir un jardin-forêt ; Jean-Philippe Poirée-Ville et au designer Maurizio Galante qui va installer ses « coussins de belle-mère » au milieu de véritables cactés…
Collections végétales.
Après les roses, les pivoines et les clématites, des collections de dahlias et d’asters vont faire leur entrée au Goualoup. « Nous multiplions les voûtes vertes en prévision des étés chauds et rajoutons des arches de jasmin étoilé vers la passerelle du Goualoup », ajoute la directrice.
(1) Dans le cadre de la grande commande de la Région.
