Après la Méditerranée, Anaëlle Marot, originaire de Thouars, se lance dans une nouvelle aventure contre les déchets : explorer les 1 000 km de la Loire. Elle fera étape à Saumur.
En Méditerranée, son Projet Azur a permis de collecter 3,5 tonnes de déchets. Après avoir parcouru 1 000 km le long de la côte, la militante environnementaliste Anaëlle Marot s’apprête à parcourir à nouveau 1 000 km, sur la Loire. Elle fera notamment étape à Saumur le 27 juin et opérera un détour par Missé (Thouars), sa commune d’origine. Nous l’avons retrouvée chez ses parents, à Missé, tout près du Thouet, l’affluent de la Loire qui a inspiré son combat dès l’enfance.
Que retenez-vous de l’aventure du Projet Azur en Méditerranée ?
Anaëlle Marot : « Cela a été une aventure riche sur le plan militant et sur le plan personnel. Cela aurait été plus difficile si je n’avais pas eu tant d’émerveillement et de plaisir sportif, fait des rencontres improbables et riches. Sinon, on s’épuise. Je me suis rendu compte de l’ampleur du problème de la pollution des déchets. De tous les rouages, de tous les acteurs en jeu. Notre force, c’est la transmission de l’énergie à toutes les personnes qui le souhaitent. Il y a un vrai effet d’entraînement. Ramasser des déchets est un geste simple, mais assez engageant. Nous transformons cette indignation en énergie collective. »
Reportages sur les télés nationales, Yann Arthus-Bertrand qui vous photographie… qu’est-ce qu’a changé la médiatisation du projet ?
« Déjà, la médiatisation a permis que mes parents me fassent confiance (rires) ! Ce qui est chouette, c’est que ça apporte une certaine crédibilité. Ça nous a aidés pour informer les gens de nos collectes. Pour le sponsoring, aussi. Aujourd’hui, le projet Azur se dirige vers un incubateur d’éco-aventurières. Ce ne sont que des femmes sur le devant de la scène. »
Pourquoi se lancer dans une nouvelle aventure, cette fois sur la Loire ?
« En mer, je me suis rendu compte que les déchets étaient plus nombreux dans les bassins versants. Le but est donc d’agir cette fois-ci sur la source du problème. J’avais de l’affect ici. La Loire est tout près de mes origines. C’est aussi parce que c’est le plus long fleuve de France, le plus sauvage, le plus joli selon moi, avec le plus de biodiversité. Il est aussi le plus navigable, car moins aménagé que les autres. »
Vous ne partez pas seule…
« Nous serons trois : je pars avec Delphine Gillet et Manon Dostrevie. Nous nous sommes rencontrées lors de nos études à Avignon. Delphine apportera beaucoup de connaissances sur la nature, tandis que Manon est une experte en randonnée et en kayak. Toutes les trois, nous avons une forte sensibilité pédagogique. Je remonterai ensuite la Loire à vélo, en sens inverse, mais cette fois-ci toute seule, pour combler les besoins auxquels nous n’aurons pas pu répondre à l’aller. »
Quel est le programme de la mission ?
« Nous partirons à pied du Mont-Gerbier, la source de la Loire, le 2 mai. Puis nous commencerons à descendre la Loire en kayak à partir de Beauzac (Haute-Loire), le 16 mai. Nous serons à Saumur le 27 juin. Je ferai aussi étape à Missé (Thouars) le 8 août. Nous naviguerons du lundi au jeudi et du vendredi au dimanche, nous militerons. Nous rencontrerons une nouvelle association ou collectivité chaque semaine. On réservera le dimanche à la collecte des déchets. Dans la semaine, nous nous rendrons disponibles pour intervenir dans les écoles et les centres aérés. Mais nous nous laisserons aussi du temps libre pour improviser au gré des événements… À la fin, avec les filles, on aimerait écrire un livre ! »
Plus de 730 participants
Terminé en septembre dernier, le projet Azur 2020 a permis de mobiliser 735 personnes, 56 associations et dix-huit institutions, lors de collectes sur plus de 41 sites nettoyés en Méditerranée. 3,5 tonnes de déchets ont été ramassées. Mais la victoire du projet est surtout en termes de sensibilisation. Le projet s’étoffe et devient un « incubateur » d’aventurières : une jeune Sarthoise, Solène Chevreuil, prend le relais d’Anaëlle Marot en Méditerranée. Le projet va permettre de continuer à communiquer, à donner toute cette énergie au littoral.
Contact : projetazur.com https://www.projetazur.com/le-projet-1