La saison des fraises a démarré. Les producteurs de la Vienne ont commencé à vendre les stars des jardins, en libre-service, en hors-sol ou plein champ, le plus souvent aux magasins et aux pâtissiers.
La gariguette, la mariguette, la dream, la rubis des jardins, la manille, la favori… Rien que leurs noms font monter l’eau à la bouche. La saison des fraises a démarré il y a un petit mois. Dans la Vienne, les producteurs sont une quinzaine à proposer le fruit rouge plébiscité par les gourmands, trois ou quatre en cueillette libre-service et les autres pour les vendre au détail, sur les marchés, aux pâtissiers ou aux magasins de producteurs. La fraise poitevine est majoritairement cultivée de manière raisonnée (quelques producteurs en bio) et, en bouche, elle est sans comparaison avec la fraise espagnole. « On a retrouvé une culture rentable grâce au hors-sol » Au Jardin de la Frolle à Bonnes, on ne fait pas de publicité pour la cueillette lancée depuis deux semaines. Les fraises mûres sont prises d’assaut et les fruits rouges manquent vite pour remplir les paniers. Car pour que la fraise foisonne, il lui faut de la chaleur. Avec 50.000 pieds et une production de 25 tonnes par an (uniquement des variétés de printemps, pas de remontantes), l’entreprise figure parmi les gros producteurs et les plus anciens puisque c’était déjà le produit phare des parents de François et Simon Benéteau il y a quarante ans. « À l’époque, la fraise a permis aux agriculteurs de se diversifier. Le retour sur investissement était rapide. L’annabelle et la charlotte fournissaient beaucoup en pleine terre, raconte François Benéteau. Les variétés d’aujourd’hui ont plus de mal à s’adapter. Le fait de cultiver hors sol et sous serre protège les cultures et c’est une façon de nous assurer contre les deux principaux fléaux que sont le gel et la grêle. On a retrouvé une culture rentable grâce au hors-sol qui a résolu les problèmes de maladies car on change le substrat. Et la libre cueillette a permis de limiter les prix (1). » Saison prometteuse Les trois associés de l’EARL de Nouère à Rossay (Loudun) cultivent la gariguette, la candice, la charlotte et la mariguette pour la vente au détail et en magasins spécialisés. Comme ses confrères, Jacky Bigot n’utilise pas d’insecticides chimiques, mais des auxiliaires. Après une année 2020 compliquée par le confinement, il est confiant pour la vente de la vingtaine de tonnes attendue cette année. « Les fraises sont excellentes ! » Depuis 30 ans à Lavoux, Christophe Martin, à la tête de l’EARL d’Ambretin, ne produit que des fraises remontantes, sous serre et en plein champ : la mara des bois et la cirafine, variétés qu’il choisit « pour leur goût » et qu’il vend aux magasins de producteurs, pâtissiers, épiciers, particuliers. Avec une semaine de retard au démarrage, la fraise 2021 est prometteuse. La seule menace : l’affreuse mouche du vinaigre. « Il faut veiller à ne pas laisser de fruits trop mûrs », explique le producteur. Dans ce cas, il n’y a qu’à les cueillir à temps et les manger sans tarder !
(1) Prix de vente des fraises : de 4 à 6 € le kilo pour la vente directe à la ferme et en libre-service, de 11 à 14 € le kilo pour la vente au détail et magasins de producteurs.