La Terre devrait compter 10 milliards d’humains en 2050, contre 7,9 milliards aujourd’hui. Cette hausse de la population mondiale, comme le changement climatique, pourrait bouleverser notre alimentation. Tour d’horizon de ce que l’on pourrait trouver dans nos assiettes dans 30 ans.
Nourrir la population terrestre est un défi depuis toujours. Avec la hausse de la population mondiale (nous devrions être près de 10 milliards sur Terre en 2050, contre 7,9 milliards aujourd’hui) et la possible diminution de la production agricole mondiale sous l’effet du changement climatique évoquée par la Banque mondiale, notre alimentation risque de changer. Alors, que pourrait-on trouver dans nos assiettes dans 30 ans ?
Les légumineuses, l’aliment qui tend à devenir indispensable
Tout le monde a une boîte de pois chiches traînant au fond du placard. Et les légumineuses seront indispensables à notre alimentation de demain. Dans un communiqué, l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) met en avant les bienfaits de ces plantes. « Riches de nombreux bienfaits pour l’alimentation humaine, l’alimentation animale, et l’environnement, ces espèces assurent une faible consommation en intrants, des ruptures dans les rotations, un gain de rendements pour les céréales, une fertilité améliorée des sols. »
Selon la commission d’experts internationaux EAT-Lancet, dans le cadre de « la transformation vers une alimentation saine d’ici 2050 », il faudra doubler « la consommation mondiale de fruits, légumes, noix et légumineuses ». Dans le même temps, « la consommation d’aliments tels que la viande rouge et le sucre devra être réduite de plus de 50 % ». À vos placards !
Les algues, la solution marine
Si l’usage de l’algue marine dans l’alimentation remonte au IVe siècle au Japon et au VIe siècle en Chine, cette dernière à encore du mal à conquérir les pays occidentaux. Pourtant, leurs qualités nutritionnelles en font une alliée de poids.
Selon Jean-Louis Vidalo, médecin du sport, expert auprès de l’Organisation des Nations unies, auteur de Spiruline, l’algue de santé et de prévention, aux éditions du Dauphin, « c’est le nutriment le plus complet : plus de 60 % de protéines avec tous les acides aminés, des acides gras, des vitamines (B1, B6, B12), des enzymes et des pigments (bêtacarotène, chlorophylle et la phycosianine) ».
Faciles à produire, elles ont aussi l’avantage d’être peu gourmandes en énergie. Dans le magazine de juillet 2020 de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), Pierre Colas, chargée de recherche à la station biologique de Roscoff (Finistère), expliquait que « les microalgues croissent rapidement et présentent de ce fait des rendements à l’hectare près de dix fois supérieurs à ceux des végétaux terrestres cultivés ».
Autre avantage : « Comme elles consomment du CO2 (via le processus de photosynthèse), elles peuvent capturer celui-ci si elles sont cultivées près de pôles industriels, et ainsi contribuer à lutter contre le réchauffement climatique. »
Les insectes, un passage obligé vers l’alimentation du futur ?
Faisant déjà partie de l’alimentation de deux milliards de personnes, l’arrivée de ces petites bêtes dans nos assiettes serait bénéfique pour la planète, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Les élevages d’insectes émettent moins de gaz à effet de serre et d’ammoniac que ceux de viande, et les insectes contiennent des protéines, des vitamines et des acides aminés bons pour l’homme.
« Les insectes ont un taux de conversion alimentaire élevé, par exemple les grillons ont besoin de six fois moins de nourriture que les bovins, quatre fois moins que les moutons et deux fois moins que les porcs et les poulets de chair pour produire la même quantité de protéines », explique l’organisme de l’ONU.
Toujours d’après la FAO, les criquets chapulines, très appréciés au Mexique, contiennent jusqu’à 48 g de protéines pour 100 g, contre 28 g sur 100 pour le bœuf. Pour autant, il ne sera pas forcément nécessaire de les manger tels quels. Ils pourront aussi être utilisés dans des aliments recomposés, ou comme source de protéine dans des mélanges de matières premières, comme les farines. Une bonne nouvelle pour ceux qui restent frileux.
La viande artificielle, une alternative intéressante ?
Toujours selon la FAO, la production de viande conventionnelle représente une part considérable des émissions de gaz à effet de serre (18 %), de l’utilisation des sols (30 %), ainsi que de la consommation d’eau (8 %) et d’énergie mondiale.
Par ailleurs, l’organisation estime que la consommation de viande devrait doubler d’ici 2050. Dans ce contexte, de nombreux laboratoires se sont lancés dans la culture de viande synthétique, qui présenterait, selon eux, l’avantage d’avoir une empreinte écologique beaucoup moins lourde.
Les prouesses des scientifiques vont loin, en proposant un produit présenté comme qualitatif. Ils arrivent notamment à réaliser de la viande de bœuf japonais grâce à des imprimantes 3D.
Mais selon certaines études, cette viande artificielle pourrait ne pas être si bonne que cela, pour l’environnement. Et des chercheurs se sont interrogés sur les risques que pourrait présenter celle-ci sur le plan sanitaire.