Ces temps-ci Bruno Basset vient souvent goûter ses raisins, il devrait débuter les vendanges entre le 15 et le 17 septembre. À commencer par les blancs puis les rouges, courant octobre.
Après une année agricole ponctuée d’aléas climatique, c’est autour du 15 septembre que les viticulteurs du Thouarsais vont récolter les fruits de leur labeur.
"Les raisins ont encore besoin de mûrir mais ils sont prometteurs, le temps est avec nous ces jours-ci. Comme on dit, ce sont les derniers mois qui font la qualité", résume Bruno Basset, viticulteur au Clos des Motèles à Sainte-Verge. Comme les autres viticulteurs du Thouarsais, il va commencer à vendanger aux alentours du 15 septembre.
Tous vont devoir s’armer de patience en attendant que les raisins perdent en acidité, gagnent en taux de sucre et que leur peau ne s’assouplisse. Des vendanges tardives (ou plutôt moins précoces) par rapport aux saisons précédentes. "Depuis quelques années, on commençait fin août ou début septembre. Cette fois, le raisin a mûri lentement à cause de la pluie et des températures basses cet été", explique Sébastien Prudhomme, du Domaine de Larochelambert à Mauzé-Thouarsais.
Les vendanges sont l’aboutissement d’une année de travail. On a hâte, chaque millésime est une naissance !
Bruno Basset, viticulteur, Clos des Motèles à Sainte-Verge
C’est toujours avec plaisir que Bruno Basset entame cette période particulière : "Les vendanges sont l’aboutissement d’une année de travail. On a hâte, chaque millésime est une naissance !" Et les vendanges, ça se prépare. Il faut nettoyer les bennes, les cuves, les chais, réviser les machines à vendanger et goûter les raisins.
Mardi 7 septembre, Carole Köhler a sillonné ses parcelles pour évaluer le taux d’alcool potentiel de son futur nectar. "Je prélève des grappes un peu partout, puis j’en fais un jus dont j’évalue le taux de sucre avec un réfractomètre."
La masse de travail n’entame en rien l’enthousiasme la viticultrice installée à Thouars depuis 2015 : "C’est stressant au niveau logistique mais ça reste un moment magique et excitant". Au domaine de Fleury, tous les raisins seront récoltés à la main à partir du 20 septembre. Au domaine des Terres blanches à Oiron, Céline et Benoît Blet font le choix de ne vendanger qu’à la main pour préserver la pureté de leurs vins naturels.
A cause de l’année climatologique mouvementée, tous prévoient une petite récolte. La faute aux gelées tardives, à la grêle et aux maladies comme le mildiou, l’esca ou l’eutypiose. "Le beau temps de ces derniers jours ne va pas tout rattraper", estime Benoît Blet du Domaine des Terres blanches à Oiron.
Des pertes estimées à 20 ou 30 %
Un triste constat que partage Bruno Basset, dont l’exploitation a aussi souffert : "Il a gelé au mois d’avril, le moment crucial où les bourgeons éclatent. Sur certains ceps, il y a seulement quatre ou cinq grappes au lieu d’une quinzaine habituellement."
Même son de cloche du côté de Mauzé-Thoursais où Sébastien Prudhomme estime la perte à 20 ou 30 % sur l’ensemble de son domaine de trente hectares.
Malgré des aléas climatiques qui se répètent ces dernières années, tous prennent la situation avec philosophie. "On doit s’estimer heureux d’avoir quelque chose à récolter. Dans le Muscadet, en Bourgogne ou à Cahors, il ne leur reste rien", relativise Benoît Blet, qui compte bien vendanger sereinement pendant un mois.