Antoine et Émilie Gorry, agriculteurs bio installés depuis deux ans à Plaine-et-Vallées, près de Thouars, ont planté 1.000 mètres de haies avec l’aide de Bocage Pays branché.
La bonne humeur est de rigueur ce matin-là dans la fraîche plaine d’Auboué, sur la commune de Plaine-et-Vallées. Une demi-douzaine de travailleurs motivés ont chaussé les bottes et empoigné pelles et pioches.
Leur mission ? « Apporter un peu de biodiversité dans ce paysage monotone », résume Antoine Gorry, céréalier bio depuis deux ans avec sa femme Émilie. Comment ? En plantant, en trois endroits différents, environ 1.000 mètres de haies aux multiples vertus…
"Trouver le bon équilibre"
« Il y a d’abord l’aspect visuel, cela embellit le panorama, explique l’agriculteur. Elles participent activement à la lutte contre le dérèglement climatique en absorbant le CO2."
"Planter un kilomètre de haies permet de stocker 550 à 900 tonnes d’équivalent carbone sur 100 ans"
Antoine Gorry, céréalier bio, Plaine-et-Vallées
"Elles jouent aussi un rôle de brise-vent protecteur pour les cultures et limitent l’érosion des sols tout en filtrant les eaux de ruissellement, puisque certaines essences consomment des nitrates. Les haies sont enfin des lieux de refuge pour la faune, comme les oiseaux, les sangliers ou les chevreuils, mais également pour de nombreux insectes. Certains sont très bénéfiques pour les cultures. Ils font partie d’un cercle vertueux qui s’intègre dans la plaine. »
C’est tout l’esprit de l’agriculture bio, résumé ainsi par Antoine Gorry : « Je n’achète pas d’engrais, je fais mes propres semences et je mise sur la variété avec une quinzaine de cultures différentes. En bio, on est toujours en train de semer ! Il faut savoir s’adapter. Il y a donc un gros travail en amont pour ajuster les cultures dans l’espace et dans le temps. Par définition, la biodiversité apporte du bon et du mauvais pour nos cultures. Le but est de trouver le bon équilibre ».
1.300 plants, une vingtaine d’essences différentes
D’où l’importance, en replantant des haies, « d’apporter le gîte et le couvert à tous les auxiliaires de culture, insectes, animaux et végétaux ». Le travail de plantation a été mené à bien en trois jours avec l’association Bocage Pays branché, spécialisée dans la valorisation des paysages. Cinq élèves du lycée agricole des Sicaudières étaient de la partie.
« Cela représente environ 1.300 plants d’une vingtaine d’essences différentes, toutes adaptées au sol et au climat du territoire, indique Étienne Berger, directeur de l’association. Il y a du chêne sessile, du noyer, du merisier, du chêne-vert, de l’alisier, du charme, du noisetier, de l’aubépine, de l’amandier ou encore de l’érable de Montpellier, du cornouiller sanguin, du houx et du troène… » Il ne reste plus qu’à patienter quelques années pour voir ces haies bienfaitrices prendre de la hauteur.