Habitant Brie, Francis Bodin produit une partie de son électricité depuis 2013. Il veut inciter d’autres particuliers à suivre son exemple, dans l’intérêt général.
C’est un fait scientifiquement établi : le climat se dérègle à grande vitesse à cause des activités humaines. La question énergétique devient centrale à l’heure où les tarifs du gaz, du pétrole et de ses dérivés, ainsi que de l’électricité montent en flèche, tandis que les différents scénarios anticipent, à l’avenir, un fort accroissement de la demande en électricité. Comment se préparer face à cette déferlante qui causera du tort aux porte-monnaie ? L’État et les collectivités engagent quelques moyens : dispositif d’isolation ou de rénovation immobilière à coût réduit, encouragement des énergies renouvelables, par exemple. En la matière, le Thouarsais participe activement au travers du programme Tepos, Territoire à énergie positive (qui produit plus qu’il ne consomme), avec l’espoir d’atteindre cet objectif au plus tard en 2050.
Une éolienne de 12 m de haut et huit panneaux solaires
« Les collectivités font le travail, mais les particuliers doivent le faire également », juge Francis Bodin, agriculteur à la retraite résidant du côté de Brie (commune déléguée de Plaine-et-Vallées). Lui-même s’est engagé dans la voie de la production et l’autoconsommation d’électricité depuis 2013, alors qu’il était encore en activité, en faisant installer une éolienne de 12 m de haut ainsi que huit panneaux solaires. De quoi lui faire économiser 2.000 kW par an. « Bon, sans mauvais jeu de mot, l’éolienne, c’est un peu du vent, reconnaît-il. C’est cher pour une production pas à la hauteur de la théorie. En revanche, je préconise le photovoltaïque. » Il s’est d’abord décidé à investir « par conviction ». Il était déjà pionnier en la matière quand, il y a une vingtaine d’années, lui et son épouse Claudine se sont équipés d’un chauffe-eau solaire. C’est aussi une façon, pour le couple, de limiter la dépendance énergétique. « Ma philosophie, c’est de dire qu’on ne peut pas faire confiance aux ressources extérieures », clame-t-il.
600 à 700 € économisés chaque année
Mais au-delà des grandes idées, Francis Bodin en constate les bénéfices économiques aujourd’hui. « En 2013, le kilowatt coûtait 11 centimes. Au 31 décembre dernier, il était passé à 20 centimes, presque le double. » Il estime ainsi que sur sa facture, il économise chaque année entre 600 et 700 €, soit un tiers du prix total. « Si vous ouvrez un compte en banque avec quelques milliers d’euros dessus, vous ne récupérerez pas autant d’intérêts chaque année. » Avec l’innovation technologique, les panneaux solaires d’aujourd’hui produisent plus à surface équivalente. « On peut maintenant investir 2 € par kW, et on atteint la rentabilité en huit ans », estime-t-il.
Thomas Belin, conseiller rénovation à la communauté de communes du Thouarsais, évoque plutôt un investissement sur dix ans. Il rappelle qu’il n’existe pas d’aide à l’installation d’énergies renouvelables. « Car justement, le projet est rentabilisé sur la durée. » De quoi décourager les foyers les plus modestes, et pourtant ceux qui en profiteraient le plus, de s’engager dans la voie du renouvelable car pas en mesure d’avancer de telles sommes pour des retombées une décennie plus tard.
Pour des projets d’installation d’énergies renouvelables, le service public de la rénovation à la communauté de communes du Thouarsais pourra vous renseigner.