Depuis 2006, les habitants doivent théoriquement déclarer auprès de la mairie leurs volatiles vivant en extérieur. Une obligation méconnue.
Beaucoup d’habitants l’ignorent. Et pourtant, tous les particuliers doivent théoriquement déclarer auprès de leur mairie (1) leurs poules et autres oiseaux vivant en extérieur. Cela concerne ainsi les oies, les canards, les pigeons, dindes, oiseaux d’ornement… L’obligation date d’un arrêté du 24 février 2006 instaurant ce recensement à l’échelle communale « en vue de la prévention et de la lutte contre l’influenza aviaire ». Sans préciser clairement à quoi sert ce recensement.
« Surpris par le nombre de gens qui ont des volailles »
L’épidémie de grippe aviaire sévissant en ce moment dans le département, l’association des maires des Deux-Sèvres a envoyé aux maires du département la semaine dernière une information sur « le renforcement des mesures de biosécurité » avec une communication du ministère de l’Agriculture à afficher. À l’intérieur, ce petit cadre rouge rappelant que « tous les élevages de volailles non commerciaux doivent obligatoirement être déclarés à la mairie de leur commune ».
À Ardin, le maire a aussitôt informé ses administrés. « Nous avons envoyé un courrier à tous les habitants, indique Jean-Pierre Rimbeau. J’ai demandé à tout le monde de se conformer à la réglementation, déclarer les volailles et mettre en place les mesures de protection par rapport à la grippe aviaire. Il faut être conscient de la problématique et des risques et faire preuve de civisme. Ces exigences ne sont pas le fait du hasard. » Les derniers courriers ont été diffusés lundi. « J’ai été surpris par le nombre de gens qui ont des volailles ! », lance le maire. Toute la semaine, nombreux sont ceux qui sont venus parler de leurs poules à la mairie. « Entre les courriels, les appels et les gens qui sont venus sur place, ça n’a pas arrêté ! », souligne la secrétaire qui tient la liste à jour. « Dans l’ensemble, les gens jouent le jeu. » En ce vendredi matin justement, la secrétaire doit suspendre la conversation car une femme vient déclarer son coq et ses cinq poules. « Au total, on a bien déjà une trentaine de personnes qui se sont manifestées, de tous les profils, beaucoup de jeunes couples. »
Poules, coqs, oies, canes et cailles
Sans surprise, les poules arrivent en tête du hit-parade. « On a aussi des coqs, des oies, des canes et des cailles. » Avoir quelques volailles dans un coin de jardin à la campagne, c’est l’assurance de disposer d’œufs frais, voire d’un bon repas une fois l’an sauf si entre-temps, la poule s’est élevée au rang d’animal de compagnie. « Un monsieur est venu déclarer deux coqs mais en précisant qu’il n’en resterait bientôt qu’un car l’autre allait passer à la casserole ! » C’est l’une des anecdotes de ce recensement atypique. « Quand les gens viennent, ils en profitent pour poser des questions sur la grippe aviaire. Ils demandent s’ils peuvent manger les œufs, quels symptômes ils doivent surveiller ou encore ce qu’il faut faire s’ils trouvent un animal mort… »
(1) La déclaration est aussi possible en ligne ici. https://agriculture-portail.6tzen.f…
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