La France métropolitaine affronte une troisième vague de chaleur estivale qui remonte et s’intensifie depuis le sud. Tout le pays est désormais frappé par la sécheresse.
Aucun département de France métropolitaine n’y échappe. Cinquante-sept préfectures ont désigné des territoires en état de crise, synonyme d’arrêt des prélèvements non prioritaires. Météo-France a maintenu 26 départements de l’est de l’Hexagone en alerte orange jusqu’au 4 août. Une sécheresse qui s’aggrave alors que le pays vit sa troisième canicule en à peine deux mois. Cette vague de chaleur sera toutefois plus courte que la précédente, prévoit Météo-France. La dernière en date a pris fin le 25 juillet et a duré 14 jours. « Le mois de juillet 2022 est le plus sec que nous avons eu depuis juillet 1959 », affirmait lundi le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu.
« Juillet 2022 est le plus sec depuis 1959 »
« La journée du 3 était la plus chaude à l’échelle nationale », avertit Météo-France, mais le pic de chaleur sera encore présent jeudi. Juillet 2022 est « au second rang des mois les plus secs tous mois confondus » en France depuis le début des mesures en 1958. Soit un déficit de précipitations d’environ 84 % par rapport aux normales.. Et « on est en situation de sécheresse record pour l’humidité des sols depuis le 17 juillet au niveau national », indique l’établissement. Le 27 juillet déjà, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) rattachée à la préfecture de la région Centre-Val de Loire indiquait qu’après « l’épisode caniculaire du début du mois, les niveaux des cours d’eau poursuivent leur tarissement ».
Conséquences plurielles
Tous les départements de la région sont touchés par des restrictions des usages de l’eau. 74 % du territoire est touché par ces limitations. Dans les départements, les situations sont variables. 100 % de l’Indre est en état d’alerte renforcée ou de crise contre 41 % pour le Loiret. Autre conséquence de la canicule : EDF a annoncé de possibles « restrictions » de production à sa centrale nucléaire du Tricastin (Drôme), en raison de température élevée sur le Rhône, dont l’eau sert à refroidir les réacteurs. Alerte aussi sur le Rhin, où les bateaux doivent s’alléger d’un tiers en raison « des problèmes d’enfoncement », a prévenu Voies navigables de France. Près de 600 km de canaux sont également fermés, notamment dans le Grand Est et en Bourgogne.
Sécheresse et canicule sont « la manifestation du réchauffement climatique » a expliqué mercredi la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher. « Le climat 2020 on peut l’oublier, et le climat 2022 est peut-être le plus frais des années à venir. » Météo-France corrobore les propos de la ministre : « On ne voit pas de sortie dans l’immédiat à cette situation de sécheresse. Il faudrait un mois de précipitations excédentaires avant de retrouver une situation normale. » L’organisme prévoit des orages dès jeudi après-midi au nord de la Loire et jusque dans l’est de la France. Peut-être enfin une bonne nouvelle pour les sols des régions touchées.*