Chaque mois, la Maison du jardinier et de la nature en ville vous donne des conseils et astuces pour le jardin.
Au potager
Il est encore temps de planter quelques plants de poireaux et de semer des carottes courtes. Vous pouvez également repiquer les laitues d’hiver avant le 15 novembre. Vos dernières pommes de terre peuvent être ramassées et stockées à l’abri dans un local hors gel et bien ventilé. Les topinambours, en revanche, se consomment au fur et à mesure de vos besoins. Récoltez les dernières courges avant les gelées et profitez de la présence des petites coloquintes d’ornement pour les installer dans de grands plats afin de créer de jolies compositions automnales. S’il vous reste des légumes racines en terre comme les betteraves, le céleri-rave, ou les carottes, ramassez-les pour pouvoir les stocker dans un local hors gel en clayettes bien aérées. Ne laissez pas vos parcelles de cultures vides, préparez-les pour le printemps prochain : apportez du fumier ou du compost étalés autour des plantes pérennes, de la corne broyée et de la poudre d’os, ils apporteront l’azote nécessaire et stimuleront la croissance des plantes pour une parcelle nue. Semez de l’engrais vert que vous enfouirez avant l’apparition des graines ou mélangez en surface du BRF (bois raméal fragmenté) qui, par sa présence relancera la vie biologique du sol à travers le travail des vers de terre qui se nourrissent de la cellulose pendant que les champignons dégradent la lignine.
Au jardin d’ornement
À la Sainte Catherine, tout bois prend racine. Cet adage vous indique que c’est la meilleure période pour planter les rosiers, les arbres ou les arbustes, même en racines nues. En plantant au mois de novembre, vous facilitez l’enracinement et une meilleure reprise au printemps. Si vous envisagez de refaire votre pelouse, il vaut mieux le faire maintenant, même si le temps est un peu frais, votre gazon ne risque rien. Il mettra plus longtemps à germer mais profitera d’une longue période pour s’enraciner correctement afin de pouvoir affronter les grosses chaleurs de l’été prochain. "Gazon d’hiver, gazon de fer". Protégez vos plantes les plus fragiles par un voile d’hivernage et couvrez-les d’une bonne épaisseur de paille ou de feuilles mortes. Certaines variétés de fuchsias et clématites restent fragiles. C’est le moment de modifier vos massifs d’ornement pour les embellir de vivaces ou d’arbustes à petit développement. Tenez compte de l’exposition et de la nature de votre sol. Vos vivaces déjà présentes peuvent être transplantées ou divisées en plusieurs plants.
Au balcon
Vos plantes caduques ou persistantes ont besoin de protection l’hiver car elles sont exposées en permanence au vent, au froid et aux gelées. La première précaution à prendre est de les disposer dans un endroit protégé du vent, n’hésitez pas à les rapprocher de vos façades bien orientées, Sud ou Sud-est si possible. En cas de difficultés pour les déplacer, la deuxième précaution à prendre est de disposer un voile d’hivernage fixé de bas en haut qui servira de coupe-vent et évitera que le gel ne vienne se déposer sur les feuilles et les tiges. À titre d’exemple, un citronnier ou un oranger qui résiste à une température de -3°C sans voile, résistera avec, à une température de -5°C. Enfin, maîtrisez l’arrosage car l’excès d’eau est souvent signe de maladies ou de plantes qui jaunissent. Enlevez toutes les coupelles de vos pots ou jardinières qui retiennent l’eau habituellement, l’eau en excès s’évacuera ainsi rapidement.
Au verger
Par beau temps, plantez les arbres fruitiers à racines nues, ils sont souvent moins chers. Respectez les étapes de plantation pour optimiser la reprise : faire un trou de 50 cm au cube. Habillez votre arbre ! C’est à dire taillez les racines et les branches pour obtenir un équilibre entre les parties aériennes et souterraines. Installez votre tuteur au fond du trou. Pralinez les racines du fruitier : c’est l’action de tremper les racines dans un pralin (mélange d’eau et de boue ou de bouses de vache). Plantez votre arbre en vérifiant que le collet soit au niveau du sol. Recouvrez les racines d’un mélange fin de terre de jardin, compost et corne broyée. Pensez à la cuvette d’arrosage pour pouvoir le plomber (c’est l’action d’arroser abondamment pour chasser les bulles d’air dans le sol entre les racines). Finissez par une attache provisoire en installant une protection entre le tuteur et le tronc. Sachez que votre sol sera amené à se tasser davantage.
Chroniques de la nature en ville
À l’automne, c’est également le bon moment pour s’occuper de la faune sauvage. Tas de bois, de branchages ou de feuilles mortes sont autant d’abris possibles pour les insectes auxiliaires. Le carabe par exemple aime bien s’y réfugier, et ce coléoptère est un consommateur d’oeufs d’escargots et de limaces. Fournissez-lui le gîte en échange d’une petite régulation de mollusques ! De plus gros animaux s’y installent aussi, comme le hérisson. Les coccinelles, ainsi que les chrysopes ont besoin de trouver un refuge pour passer l’hiver. Elles iront comme beaucoup d’autres insectes s’abriter des intempéries dans des interstices de murs, sous de l’écorce… mais seront ravies de trouver un tas de paille dans un hôtel à insectes.
Pour nos amis à plumes, installez des nichoirs. Certes, les oiseaux font leurs petits au printemps, mais certains observent déjà leur territoire pour repérer des sites de nidification. De plus, s’ils sont installés tôt, les nichoirs auront le temps de se fondre dans l’environnement et les oiseaux seront moins hésitants à les utiliser. Plus on avance dans l’automne, moins il y a d’insectes à manger. Et pour les granivores, il y a moins de nourriture disponible quand il n’y a plus de plantes que l’on a laissées monter en graines. C’est pourquoi il est nécessaire de les aider à passer la mauvaise saison en leur proposant des graines dans des mangeoires, des boules de graisse, voire un fruit blet. Ils perdent beaucoup de calories à cause du froid, et l’hiver est une période qui peut leur être fatale. Attention, certains se nourrissent plutôt au sol, et d’autres sont agiles et peuvent s’agripper à une boule suspendue. Il faut donc varier les postes de nourrissage et ne pas oublier de donner à boire. En effet, quand il gèle, il n’y a plus d’eau disponible ! Enfin, on leur propose à manger de novembre à avril, et il est important de garder une régularité.