Gilles Lemoine (à gauche) et son frère, Alain, ont des craintes pour leur exploitation.
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Du côté de Gilles Lemoine, co-gérant du domaine de la Gachère, les annulations successives des différents salons du vin suscitent beaucoup d’inquiétude. « Nous devions participer aux salons de Thouars, Poitiers, Saint-Maixent et Niort, où on croise du monde, beaucoup d’habitués », précise-t-il. Ce qui signifie de nombreuses ventes en moins. D’autre part, les restaurants font également partie de leur clientèle régulière. « Mais là aussi, beaucoup de manque à gagner de ce côté-là, étant donné le contexte. » Si bien que le viticulteur de Cersay ose des mots douloureux : « Si c’est ce que vous attendez que je dise, oui, ça va faire mal », lâche-t-il. Malgré tout, il conserve un peu d’optimisme, après une période de doute. « J’avais peur de manquer de personnel. Mais grâce au réservoir de bénévoles pour travailler dans l’agriculture, je pense que le problème saisonnier est résolu. » Et dans cette période difficile pour tout le monde, il ne veut pas oublier certains de ses confrères agriculteurs. « Nous, au moins, nos bouteilles peuvent prendre le temps de vieillir, en espérant une surconsommation après tout ça. Mais ce n’est pas le cas des asperges, par exemple, qui se perdent. Il y a donc pire que nous. Et nous allons faire le dos rond. »