Chacun fourbit comme il peut ses armes contre le Covid-19. Pour Sébastien Menuault, habitant Vrines, c’est fort de ses deux imprimantes 3D qu’il contribue à ralentir l’épidémie. « Tout est parti d’un groupe sur Facebook, qui proposait de fabriquer soi-même, à l’aide d’imprimantes 3D, des masques avec une visière, qui empêche aux postillons de se répandre et limite le risque de contagion. » Cela nécessite d’être équipé d’une machine, de bobine de fil plastique et de disposer des logiciels adaptés pour pouvoir lire le fichier qui permet de concevoir le support
Sébastien Menuault, lui, dispose de tout ce qu’il faut depuis 2018. « À l’époque, j’ai été opéré de l’épaule et arrêté pendant quatorze mois. Alors j’ai cherché comment m’occuper, et j’ai acheté une première imprimante 3D. Comme je suis pêcheur, je créais des pièces pour bateaux, mais rapidement, je me suis rendu compte qu’une seule machine ne suffirait pas ; j’en ai donc acheté une deuxième. »
Aujourd’hui, fini le petit bricolage : ses deux imprimantes 3D tournent jour et nuit et fabriquent le support qui porte à la fois la visière et l’élastique. « À elles deux, elles en créent 26 par jour. Mais j’essaie d’optimiser la production pour en concevoir une cinquantaine quotidiennement », explique ce salarié à la CEE, frustré d’être au chômage technique.
Une fois ce support construit, il reste à assembler la feuille de plexiglas et un élastique pour l’adapter à tous les visages. Coût estimé à l’unité : 0,35 €, sans compter l’électricité. « Je les donne à des infirmiers, des pharmaciens, des personnels de supermarchés, à des salariés, etc. Bref, à tous ceux qui en ont besoin. Je refuse qu’on me donne quelque chose en échange car je veux que ça bouge et qu’on se débarrasse de ce satané virus. »
En revanche, dans ces conditions, il ne peut assurer les livraisons. Les stocks sont à venir chercher sur place. Et les demandes affluent, si bien que son planning est rempli d’une semaine sur l’autre. « Apparemment, ils conviennent. Mon médecin m’a dit qu’ils étaient très bien, et mon pharmacien aussi », confie-t-il. Et, à la différence des masques chirurgicaux ou les fameux FFP2, qu’il faut jeter au bout de quelques heures, les masques de Sébastien Menuault ont une durée de vie prolongée !
Contact : sebastien.menuault15@gmail.com