La fromagerie basée à Louzy vend beaucoup moins au marché de Rungis et sur les marchés de la région. La vente en ligne peut permettre d’atténuer sa perte de chiffre d’affaires.
Comment la Fromagerie Seigneuret fait face à la crise sanitaire actuelle ? Elle n’a pas d’autre choix que de s’adapter à la situation et de trouver des solutions pour tenter d’enrayer sa baisse sensible de chiffre d’affaires.
Survie des entreprises
On a décidé de maintenir un voyage par semaine au Marché de Rungis. Nous y allons tous les mercredis matin. On y vend en ce moment 40 % de notre volume habituel de fromages de chèvre. Les traiteurs, les restaurateurs sont fermés à Paris. Et des gens ont quand même profité des vacances pour rejoindre leur résidence secondaire, donc il y a forcément moins de demandes. On comprend que nos acheteurs – des grossistes – ne souhaitent pas faire de stocks. Mais on a besoin de vendre, c’est vital pour la survie de nos entreprises, explique Olivier Debareun des trois associés, avec Ludovic Ruiz et Vivien Ruiz, à la tête de la SARL Seigneuret (partie commercialisation) et de l’EARL Chemin Fleury (partie production). Les deux entités emploient en tout 20 personnes.
Au jour le jour
Il poursuit : Au niveau des commandes, les grossistes vivent au jour le jour, comme nous. Nos commandes peuvent parfois être modifiées jusqu’au dernier moment… On les ajuste dans la mesure du possible. A Rungis, on livre notre production fermière et on achète aussi des fromages chez d’autres producteurs pour faire les marchés.
Les marchés, justement. La Fromagerie ne peut plus écouler ses produits sur certains d’entre eux. La fermeture y a été décrétée. C’est le cas des marchés de Saumur le samedi et de Neuville-du-Poitou le dimanche, qui font partie des plus importants en termes de chiffre d’affaires pour nous. Et le marché de Loudun du samedi sera fermé à partir du 18 avril. Il nous reste les Délices des Halles à Thouars (ouverts du mardi au dimanche), le marché du mardi à Loudun, celui du mercredi à Parthenay et ceux de Saumur – entre les ponts – et de Neuville le jeudi, mais ces deux derniers génèrent moins de recettes que les principaux marchés des deux villes. Le marché de Richelieu a également rouvert ce vendredi 10 avril : nous y sommes également présents. Sur une semaine de marchés normale, notre baisse de chiffre est de 50 %, note Olivier Debare.
Un site Internet spécial
Que faire donc ? Toute l’équipe, unie dans ces moments difficiles, mise sur l’outil Internet. Nous vendions auparavant nos produits sur deux sites. ventedefromage.fr est fermé depuis deux semaines. Nous renforçons notre présence sur pourdebon.com, un site regroupant tous les professionnels des métiers de bouche qui nous offre des facilités pour les expéditions. On dispose d’une centaine de références en ligne. On réceptionne les commandes, on imprime les bordereaux d’expédition et on prépare les colis qu’un camion vient chercher ici à Louzy le mardi, le mercredi et le jeudi. La chaîne du froid est bien évidemment respectée, analyse Olivier Debare.
La pente est ascendante : il y a une augmentation sensible du recours à ce site. Le panier moyen se situe aux alentours de 50 €. C’est une offre importante qui permet d’écouler nos produits fermiers maison ainsi que d’autres produits fermiers de qualité et des comtés qui sont affinés ici. J’ai toujours plus de cent meules de comté d’avance, qui font chacune entre 33 et 35 kg. On espère par ce biais atténuer de 15 à 20 % notre perte de chiffre.
Chez Seigneuret et au Chemin Fleury, il n’a pas été envisagé pour le moment de réduire le cheptel de chèvres, fort de 1 200 à 1 300 têtes. Si on le faisait, on aurait derrière des problèmes de fonctionnement, conclut-il.