La crise sanitaire et le confinement ont fait exploser le nombre de bénéficiaires des distributions alimentaires, organisées par le Secours populaire et les Restos du Cœur de Thouars.
Il est 15 heures, ce vendredi 24 avril, rue Emile-Combes. Mesures sanitaires obligent, la file d’attente s’allonge jusque dans la rue devant la permanence du Secours populaire de Thouars. Entre les inscrits, ceux qui souhaitent s’inscrire et ceux qui devront revenir dans quinze jours, Chantal Renaudeau, responsable de l’antenne, ne sait plus où donner de la tête. Aujourd’hui, nous avons trop de monde, nous ne pouvons pas refaire votre carte », dit-elle à une femme venue récupérer des produits hygiéniques.
Moins d’intérim, pas de cantine
Avec la crise sanitaire, des familles qui vivaient sur la brèche ont basculé dans le besoin. Beaucoup de ceux qui travaillaient en intérim, n’ont plus rien, explique la bénévole. La plupart des gros employeurs du territoire ont réduit drastiquement leurs activités. Il y a aussi des familles à petits revenus dont les enfants allaient à la cantine scolaire. Comme les écoles sont fermées, ils mangent à la maison. Ce sont parfois des ados, et cela coûte plus cher.
De fait, le confinement a fait exploser les besoins. Aujourd’hui, nous allons enregistrer 120 passages dans la journée. Une telle affluence n’avait jamais été observée à cette saison. Nous observons ce type d’affluence en hiver. À cette saison, nous voyons plutôt 80 à 90 personnes. Une affluence compliquée à gérer, d’autant plus que des mesures sanitaires (inscriptions, préparations des sacs, distances sociales) sont désormais appliquées.
« Des gens que nous ne voyons pas d’habitude »
Le phénomène touche également Les Restos du Cœur, qui continue ses distributions à tour de rôle avec le Secours populaire, une semaine sur deux. Mercredi, nous étions à 130 familles inscrites. 120 sont passées. Cela représente environ 300 personnes. Nous avons inscrit une bonne dizaine de familles »,dit Annie-Claire Fouchereau, co-responsable de l’antenne thouarsaise. Des gens que nous n’avions jamais vus se retrouvent dans la galère, et viennent aux distributions pour se dépanner. Les habitués, quant à eux, viennent plus souvent. Lors de la distribution du mercredi 22 mars, nous avions 90 % des inscrits. L’hiver, c’est environ 80 % des inscrits qui viennent ».
« Reprendre contact avec ces familles »
Car les associations elles-mêmes ont dû réduire la voilure. Seuls le Secours populaire et Les Restos assurent aujourd’hui les distributions, et ce une semaine sur deux au lieu de chaque semaine, même si le panier est d’autant plus garni. Pourtant, cela fait moins, dit une bénéficiaire, qui ne profite du soutien d’aucune famille. Le Secours catholique est fermé. Ceux qui sont dans la misère sont obligés de s’adapter ».
Le fait que les enfants n’aillent plus à l’école est un vrai problème, reconnaît Patrice Pineau, le maire. Nous avons des tarifs de repas dégressifs en fonction du quotient familial. Pendant cette période, cela peut handicaper certaines familles. La rentrée va être l’occasion de reprendre contact avec ces familles et d’écouter leurs difficultés.
Prochaines distributions : Les Restos du Cœur, mercredi 29 avril, de 8 h 30 à 12 h, rue Porte-Chabannes (anciens bains douches). Inscriptions : tél. 09 82 49 11 49. Secours Populaire, vendredi 8 mai, de 14 h à 17 h 30, rue Emile-Combes. Inscriptions : tél. 06 66 18 13 90.