Conférence animée par Laurent Grelet, jardinier du Potager Extraordinaire.
Diaporama conçu et réalisé par Laurent Grelet, publié ici avec son aimable autorisation.
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Présentation
Le genre Pélargonium représente une grande diversité au niveau des couleurs, des fleurs, de la forme des fleurs et du port des plantes.
Ce genre est relativement important au niveau botanique avec plus de 300 espèces recensées et des milliers d’hybrides classés dans différents groupes horticoles (géranium lierre et géranium à massif).
Il représente aussi une importance économique non négligeable pour de nombreuses entreprises, en particulier en France.
Sommaire
Origine géographique des Pélargoniums.
Classification botanique avec les éléments qui permettent de différencier les Pélargoniums et les Géraniums.
Habitats des Pélargoniums qui ont permit d’engendrer des espèces très différentes les unes des autres en fonction de facteurs climatiques et pédologiques.
Un peu d’histoire sur l’introduction des Pélargoniums et on verra les principaux
groupes de cultivars qui ont été créés.
Pélargoniums odorants et présentation du principe de la distillation.
Modes de multiplication avec le semis et le bouturage.
Entretien, maladies et ravageurs.
Origine géographique des Pélargoniums
La grande majorité des Pélargoniums sont originaires d’Afrique et plus précisément d’Afrique du Sud connue pour la richesse de sa faune.
L’Afrique du Sud est aussi connue pour la richesse de sa flore. En effet 10% (soit 22 000) des espèces connues à ce jour sont présentes en Afrique du Sud, plus qu’aux États-Unis qui est un pays 7 fois plus grand.
En fait, cela est lié au mélange des climats tropicaux et tempérés qui a produit 5 types d’habitat. Parmi ces 5 habitats il y a le Fynbos qui est certainement le plus connu et qui se situe autour du Cap de Bonne Espérance. Il est reconnu comme l’un des six royaumes floraux au monde. Par rapport à sa taille, c’est le plus riche, abritant 8 600 espèces. 96 % des espèces de Pélargoniums sont présentes en Afrique du Sud.
En photo, le Pélargonium Bowkeri avec ses magnifiques pétales lacérés.
On vient de voir que 96 % des espèces de Pélargonium sont présentes en Afrique du Sud et 98% sur le continent Africain. Cependant, certaines d’entre-elles ont une aire de répartition très vaste.
En Afrique, on trouve donc des Pélargoniums et aussi en Namibie, au Zimbabwe, au Malawi, en Tanzanie, au Kenya, en Éthiopie et jusqu’au Yémen pour quelques espèces.
Deux espèces sont endémiques de Madagascar avec le Pélargonium caylae et le Pélargonium madagascariense.
On trouve une espèce sur l’île de Sainte-Hélène (Pélargonium cotyledonis) et une sur l’île de Tristan da Cunha (Pélargonium acugnaticum).
On trouve six espèces qui poussent en Australie, en Tasmanie et dans le nord de la Nouvelle-Zélande.
Il y a deux espèces qui se sont aventurées plus au nord et qui se trouvent dans l’Est de la Turquie et le Moyen-Orient (Irak, Iran), le Pélargonium endlicherianum et le Pélargonium quercetorum.
Classification botanique
Tous les genres classés dans la famille des Géraniacées ont en commun un fruit allongé en
forme de bec, composé de 5 loges unitaires contenant chacune une graine.
C’est ce critère qui fit que, au début, le genre Pélargonium et le genre Géranium ont été classés sous le même nom Géranium.
Même quand en 1789 , le botaniste L’Héritier , sur les bases d’autres caractéristiques botaniques , distingua les deux genres , le nom Géranium persista et ainsi naquit la confusion qui existe encore aujourd’hui.
Les géraniacées ont aussi 5 pétales, 5 sépales et 10 étamines.
Il existe 5 principaux genres dans la famille des Géraniacées.
Le genre Pélargonium dont le nom vient du grec Pelargos qui signifie cigogne car le fruit ressemble à un bec de cigogne.
Le genre Géranium dont le nom vient du Grec Geranos qui signifie grue car le fruit ressemble à un bec de grue.
Le genre Erodium dont le fruit ressemble à un bec de héron.
Et deux genres mineurs, les Sarcocaulon et les Monsonia qui vivent dans des lieux plutôt désertiques.
Différences entre Pélargonium et Géranium.
La première différence est d’origine géographique car la majorité des espèces de Pélargoniums est originaire de l’hémisphère Sud, alors que les Géranium sont originaires de l’hémisphère nord.
Une deuxième différence concerne la forme des fleurs. Chez les Pélargoniums, les fleurs sont irrégulières, on parle de zygomorphie. Il y a une symétrie par rapport à un axe vertical.
Chez les Géraniums, la symétrie est centrale, on parle d’actinomorphie. Les pétales sont réparties d’une manière régulière autour d’un axe central.
La différence suivante provient du nombre d’étamines. Chez les Géraniums, il y a toujours 10 étamines. Chez les Pélargoniums, il y a des étamines avortées que l’on appelle staminodes.
Chez les Pélargoniums on a des fleurs dont le nombre d’étamines varie entre 4 et 7. Chez les Pélargoniums, on en a déjà parler précédemment, le fruit est en forme de bec de cigogne, et chez le Géranium en forme de bec de grue.
Pour finir, le Pélargonium possède une différence essentielle, il y a un éperon nectarifère qui permet d’attirer les insectes par le nectar qu’il contient. Il est situé juste au-dessus des pétales supérieurs.
Voici 2 sections sur les 16.
Le Pélargonium luridum de la section Polyactium, cela signifie rayons car les fleurs sont placées de façon rayonnante, les plantes de cette section dégagent un parfum la nuit.
Le Pélargonium alternans de la section Otidia avec des adaptations proches des cactus, les plantes de cette section vivent dans le sable et font leur cycle en 5 à 6 mois puis elles rentrent en dormance.
Il faut savoir que les Pélargoniums ont une grande variabilité chromosomique. Dans certaines sections, les plantes ont 9 chromosomes, dans d’autres7 ou 9.
La phylogénétique moléculaire a permis de regrouper des plantes proches les unes des autres en se basant sur l’évolution des caractères par comparaison de séquence d’ADN par exemple.
La taxonomie chimique a permis de regrouper des espèces proches d’un point de vue chimique par les produits issus de leur patrimoine génétique. Certaines espèces ont des molécules chimiques identiques.
Le port des Pélargoniums
Les tiges (bois, succulente, stipule ou pétioles persistants)
Les feuilles (entières, composées, pubescentes, glanduleuses et aromatiques)
Habitats
La région du Cap de Bonne-Espérance et plus largement l’Afrique du Sud présente des caractéristiques climatiques et des biotopes très variés.
Dans l’Ouest de l’Afrique du Sud, les pluies se produisent l’hiver (climat Méditerranéen, région du Cap de Bonne Espérance).
Dans l’Est du pays, la saison des pluies se produit l’été.
Ces conditions climatiques ont entraîné l’existence de biotopes très différents (Fynbos et Karoo). Ces conditions ont favorisé l’apparition de nombreuses espèces de Pélargoniums avec une diversité des formes végétales au niveau des feuilles, des organes de réserves et de l’architecture aérienne des plantes.
Le Fynbos est la région la plus riche en espèces de Pélargoniums, c’est aussi la région des Proteacées qui ont besoin que leur graines subissent l’action du feu pour lever les dormances et permettre la germination.
Les sous-bois ont favorisé l’apparition de formes herbacées (Pélargonium alchemilloïdes).
Cette espèce présente une variabilité importante des feuilles combinée à une grande surface de répartition de l’espèce (on trouve des spécimens jusqu’en Éthiopie). Ceci explique l’existence de nombreux synonymes pour cette espèce.
Cette plante à été cultivée dès 1693 en Angleterre.
La couleur des fleurs dépend de la zone géographique d’où elles sont originaires. Les plantes qui croissent dans l’Ouest du Cap ont généralement des fleurs de couleur blanche ou crème, parfois avec des tâches roses ou rouges, tandis que celles du Cap oriental ou des autres provinces varient du rose pâle à foncé.
Les pentes montagneuses à climat plus rigoureux ont suscité des formes rappelant les plantes vivaces de nos prairies sub-alpines. Le port est vraiment trapu, parfois un peu buissonnant.
Curtis (1793) remarqua que la substance composant la tâche verruqueuse foncée des pétales supérieurs se dissolvait à l’arrosage, donnant une couleur rouge aux pétales.
Cette espèce a donné un cultivar dont les fleurs sont plus grandes et qui s’appelle Pélargonium x Splendide
On le trouve sur les stations xérophiles où il croît sur un sol sablonneux comme élément de végétation semi-désertique et karroïde (La végétation composée essentiellement d’arbustes est basse, largement espacée, et les conditions sont semi-désertiques).
Toutes les espèces de la section Otidia posent des problèmes en collection car elles s’hybrident très facilement. Il est donc préférable, lorsque l’on a la certitude de posséder une espèce type, de la multiplier par bouturage.
Les conditions semi-désertiques des plateaux d’altitude ont été propices à la naissance
d’espèces possédant certains caractères des cactus ou des euphorbes.
Pélargonium echinatum
Cette espèce est une des plus belles du Namaqualand. Elle affectionne les pentes arides et rocailleuses, à l’abri d’arbustes ou de rochers surplombants.
Pélargonium tetragonum
Arbuste succulent, xérophyte et ramifié dès la base. Il est souvent grimpant lorsqu’il pousse parmi d’autres plantes et peut atteindre une hauteur de 2 mètres. Ce Pélargonium se propage facilement par bouture. En Afrique du sud, les plantes de cette espèce sont très appréciées par le bétail.
Dans certaines zones très arides , des adaptations poussées à l’extrême ont donné des plantes tubéreuses ou géophytes.
Pélargonium Oblongatum
Ce Pélargonium se trouve au Nord-Ouest de l’Afrique du Sud dans des zones semi-arides ou désertiques. Cette espèce supporte un climat chaud et aride avec des précipitations très faibles.
Cette magnifique espèce est une des plus facile à cultiver dans la section Hoarea, à condition d’éviter de l’arroser durant la période de dormance.
Histoires et groupes horticoles
En 1652, les Hollandais fondèrent un port et une garnison dans la baie de la Table.
Cette étape permettait de ravitailler les équipages en route vers les Indes.
En accompagnant ces garnisons, cela permis à des médecins ou pharmaciens militaires passionnés de botanique de séjourner dans la région du Cap. Ils inspectèrent la flore, pénétrèrent à l’intérieur du pays et découvrirent ainsi de nombreux Pélargoniums qu’ils transportèrent en Europe où ces merveilleuses plantes prirent place dans les toutes nouvelles serres des résidences Hollandaises puis Anglaises.
Voici les principales introductions d’espèces en Europe qui ont permis à de nombreux horticulteurs ou particuliers de vivre une véritable passion vis à vis de ces plantes.
Le premier Pélargonium introduit s’appelle Pélargonium triste. Il a été introduit en 1632 par un botaniste qui s’appelle John Tradescant. Son nom a été donné en référence à la couleur de ses fleurs qui sont jaune clair, un peu terne. On le trouve surtout dans l’ouest de l’Afrique du Sud.
Une décoction du tubercule écarlate est utilisée comme astringent pour arrêter la diarrhée et la dysenterie. Les populations locales utilisaient et utilisent encore de nombreuses espèces de Pélargoniums pour se soigner.
Le genre Pélargonium possède une généalogie très complexe avec de nombreux groupes d’hybrides horticoles issus souvent de plusieurs espèces. Pour essayer de rendre les choses plus simples, j’ai choisi de croiser l’histoire de la découverte des espèces de Pélargoniums avec la constitution de ces groupes horticoles.
Un professeur en botanique, le Hollandais Paul Hermann ramassa en 1672, sur les pentes de la montagne de la Table, un Pélargonium cucullatum. La montagne de la table se trouve juste à côté de la ville du Cap. Cette espèce fut introduite en 1690 dans les jardins botaniques royaux de Kew en Angleterre.
Un siècle plus tard, une autre espèce, Pélargonium grandiflorum est introduite en Angleterre grâce à Francis Masson, un botaniste Écossais. On peut voir sur la carte d’Afrique du Sud que sa zone d’origine est plus à l’intérieur des terres ce qui explique une découverte plus tardive.
Ces deux espèces ont contribué à la création des Géraniums des fleuristes : Pélargonium x domesticum.
Pélargonium X domesticum
Les premiers Pélargonium X domesticum connus sont d’origine Anglaise. Ils sont le résultat d’une simple amélioration de la grosseur des fleurs des espèces de départ. Mais rapidement, les semeurs et particulièrement M. Lemon, en France, rivalisent dès 1834 avec leurs concurrents d’Outre-Manche. On voit l’apparition de formes à corolles striées, puis à deux macules sur les pétales supérieurs (race Diadematum). Enfin un pas décisif est accompli vers 1840, chez M. Odier, par son jardinier, M. Duval, qui obtient une race où les stries de la corolle ont évoluées en cinq tâches : c’est la race à 5 macules, connue aussi sous le nom de “race Odier” .
Une race comprend des cultivars fixés qui se reproduisent bien par semis et ne diffèrent souvent que par une seule caractéristique, comme la couleur de la fleur ou sa forme originale.
Parallèlement, une autre voie de sélection parmi les Pélargonium X domesticum a privilégié la floribondité des cultivars plutôt que la grosseur de leurs fleurs. Un moment méprisé par la mode, ces Pélargoniums dits “de fantaisie” connaissent aujourd’hui un regain d’intérêt car nombres de ces cultivars sont remontants. Ils possèdent des petites fleurs et des petites feuilles riches en contrastes et souvent semblables aux pensées. La floraison est plus tardive mais beaucoup plus longue dans le temps. Leur utilisation en pleine terre est aussi possible.
Nous avons deux exemples avec ’Tip Top Duet’ qui possèdent deux macules sur les pétales supérieurs et ’Duchesse’ qui possèdent 5 macules.
En 1700, le gouverneur du Cap, W.A. van Stels, importa en Hollande des plants de
Pélargonium peltatum (L .) (L’Hérit.). Cependant cette espèce éminente n’apparut en Angleterre qu’en 1774.
Les “Géraniums à balcons” ou “Géraniums lierre” sont appelés ainsi à cause de la forme de leur feuillage héritée de leurs deux parents qui sont Pélargonium peltatum (L.) (L’Hérit.) et Pélargonium lateripes (L’Hérit.) Ces deux plantes sont très proches et certains botanistes considèrent, d’ailleurs, que Pélargonium lateripes (L’Hérit.) est conspécifique à Pélargonium peltatum (L.) (L’Hérit.)
Pélargonium X hederaefolium
Leur impact commercial a été beaucoup plus tardif que celui des Pelargonium X hortorum, qui les ont longtemps éclipsé. Les premiers cultivars sont à fleurs simples. Cependant, dès la fin du 19 ème siècle, les semeurs Français tels que Bruant et surtout Crousse, obtenaient déjà des formes à fleurs doubles (‘Abel Carrière’ ; ’ Alice Crousse’) qui pour la plupart, n’ont pas été surpassées, malgré une émulation certaine au niveau Européen.
Plus récemment, la firme Française Bury a commercialisé deux races remarquables par leur floribondité : les “Balcons” et les “Balcons Décora” (à feuilles panachées et à tiges non chlorophyllienne). On doit aux semeurs Américains des cultivars tels que ‘Rouletta’, à fleurs bicolores ou ‘Pink Gay Baby’, nain à fleurs de cactus.
Enfin, différents cultivars à feuillage de fantaisie d’origine Française et Australienne sont disponibles.
En Angleterre, la duchesse de Beaufort introduisit en 1710 une espèce remarquable, le
Pélargonium zonale (L.) (L’Hérit.). C’est l’un des parents des Pélargoniums X hortorum.
Un deuxième parent important de ces hybrides fut rapporté en Angleterre sur l’initiative de l’évêque Compton en 1714. Il s’agissait de Pélargonium inquinans (L.) (L’Hérit.).
Pélargoniums X hortorum à fleurs simples, fleurs 1/2 doubles, fleurs doubles et feuillage fantaisie
Ce sous-groupe de Pélargonium X hortorum est caractérisé par des fleurs à 5 pétales positionnés de façon plus ou moins régulière autour du centre.
Les Pélargoniums X hortorum à fleurs demi-doubles sont apparus en France vers la fin du 19ème siècle en même temps que ceux à fleurs doubles. Ils sont issus de mutations spontanées à partir des Pélargoniums X hortorum à fleurs simples. Ils sont caractérisés par une fleur en forme de coupe.
Le groupe des Pelargonium X hortorum à feuillage de fantaisie comprend des plantes possédant un feuillage de plusieurs couleurs. Ainsi, les feuilles peuvent être marginées de blanc (ex : ‘Madame Salleron’) , marginées de jaune marginées de vert (ex : ‘A Happv Thought’) , de couleur vert jaunâtre non marginées (ex : ‘Hannah West’) ou même vert noirâtre avec une zone bien nette.
Les cultivars les plus surprenants sont ceux à trois couleurs (tricolore) comme ‘Mistress Pollock’.
Pélargoniums X hortorum à fleurs de cactus, fleurs étoilées, fleurs de rose, fleurs de tulipe
Ce sous-groupe à fleurs de cactus de Pélargonium X hortorum a été obtenu au milieu du 19ème siècle par mutations spontanées à partir de cultivars de Pélargoniums X hortorum simples et doubles. Ils ont été ainsi nommés à cause de leur ressemblance avec les Dahlias à fleurs de cactus et non pas parce qu’ils proviennent des espèces de Pélargoniums de types succulents.
Les Pélargoniums appartenant au groupe Stellar ont des pétales et des feuilles avec des formes caractéristiques. Au départ, les premiers spécimens ont été obtenus par Ted Both d’Adélaïde en Australie à partir d’une plante appelée ‘Chinese Cactus’.
Le sous-groupe des Pélargoniums à fleur de rose (Rosebud) compte dans ses rangs quelques uns des premiers Pélargoniums X hortorum à fleurs doubles. Le premier spécimen est apparu par mutations spontanées vers 1850 et il a été recherché par la suite , en Angleterre , durant la période Victorienne pour être utilisé comme boutonnière.
Les Pélargoniums à fleurs de tulipe sont très difficiles à hybrider car les organes mâles et femelles sont très bien protégés dans la fleur. Les étamines et le style sont difficilement accessibles et ils produisent peu ou pas de pollen. C’est pour cela que ce sous-groupe n’est pas très important. Les pétales sont relativement incurvés et ils forment une sorte de coupe qui rappelle la fleur de la tulipe. Les plantes de ce groupe sont plutôt compactes.
Les pélargoniums odorants
Et c’est le moment de les sentir, à chacun sa technique !
Les Pélargoniums odorants.
Les plantes et les herbes aromatiques sont cultivées depuis des siècles, mais aucune d’entre elles n’est jamais parvenue à la diversité des parfums du genre Pélargonium.
Le groupe des Pélargoniums odorants est artificiel puisque ces derniers sont pratiquement tous des espèces ou des plantes issues d’hybridations naturelles ou volontaires.
Les hybridations horticoles , très importantes depuis le 19ème siècle, ont formé un groupe très compliqué. Les généalogies ont souvent été perdues ou n’ont pas été enregistrées du tout. Aussi, dans beaucoup de cas, la dénomination exacte relève de déductions hasardeuses.
Plusieurs centaines de cultivars sont aujourd’hui courants.
Les parfums des Pélargoniums sont agréables ou non, mais parmi les plus prononcés, il y a ceux de la rose, du citron, de la citronnelle, de la muscade, de la pomme, de l’orange, de la menthe et encore beaucoup d’autres dont certains sont indéfinis.
Pourquoi les Pélargoniums sont odorants ?
Les Pélargoniums ont des poils sécréteurs.
Un poil sécréteur se compose d’un pied surmonté d’une cellule sphérique dans laquelle s’accumule une essence aromatique responsable de l’odeur du Pélargonium. Il est minuscule, son diamètre est de quelques centièmes de millimètres.
Son volume est donc très faible et il en faut une très grande quantité pour obtenir une goutte d’essence.
Histoire de la distillation
L’entraînement à la vapeur d’eau est un des procédés d’extraction les plus anciens. Il a été apporté par les Arabes entre le VIII ème et le X ème siècle, mais le principe était déjà connu des Grecs, des Égyptiens et des Chinois.
Cependant, la première description authentique d’une distillation est généralement attribuée à Arnold de Villanova (1253-l 3 1 l), bien que le terme distillation n’avait pas précisément la même application à cette époque que de nos jours. Il s’agissait de mettre les herbes dans des bouteilles pleines d’eau, d’exposer les bouteilles à la chaleur du soleil et ensuite de décanter l’huile parfumée.
On considère que le principe moderne d’extraction avec un alambic, a été utilisé pour la première fois à Lyon, en 1819.
Le Principe de la distillation
Dans tous les cas, les parties aériennes des plantes sont cueillies juste avant l’épanouissement des fleurs, au moment où l’odeur du Pélargonium est prédominante.
Le but de la distillation est d’entraîner avec la vapeur d’eau les composés volatils présents dans ces produits bruts (les feuilles). Pour réaliser cette opération, on place les plantes sur une grille dans la cuve de l’alambic.
Sous la grille se trouve de l’eau qui, une fois chauffée, va produire de la vapeur. Cette vapeur d’eau en traversant les plantes va se charger des huiles essentielles et va les véhiculer par le col de cygne vers le serpentin qui passe dans une cuve d’eau froide. Au contact du froid, la vapeur contenant les huiles essentielles se condense et devient liquide.
L’essencier ou vase florentin.
Ce liquide est récupéré dans un essencier (vase de décantation pour les huiles essentielles) appelé aussi vase Florentin.
L’huile essentielle plus légère que l’eau reste en surface. La séparation de l’huile essentielle et de l’eau florale se fait donc automatiquement par la différence de densité.
Il faut 600 Kilogrammes de feuilles et de tiges de Pélargoniums pour obtenir 1 kilogramme d’essence.
Modes de multiplication
Le semis
Pour récupérer des graines, laisser les fleurs en place jusqu’à la fin de la floraison (pas d’effeuillage, pas d’effleurage)
Le bouturage
de préférence au mois d’août
Sélectionner une bouture, couper juste en dessous d’un nœud
Supprimer les feuilles basses
Réduire les feuilles restantes
Tremper l’extrémité dans des hormones de bouturage
Mettre en pot et stocker entre 15 et 20°C
Entretien des plantes
Le papillon
Ce papillon Cacyreus marshalli ou Brun du Pélargonium est un véritable fléau pour la culture du Pélargonium car il est difficile à éradiquer.
Ses ailes sont brunes dessus et beige clair marquées de stries dessous (2,5 cm). Originaire des Baléares, il est venu progressivement s’installer en France. On le trouve surtout dans le grand sud : Pyrénées Orientales, Aude, Hérault, Gard, Bouches du Rhône.
Il ne consomme que les pélargoniums !! pas de chance. Par contre les pélargoniums odorants ne les intéressent pas.
Il pond ses œufs sur les boutons floraux. Les chenilles vert tendre pénètrent les boutons, dévorent l’intérieur, s’attaquent également aux tiges après y avoir fait un petit trou (le plus souvent près d’un embranchement de feuilles).
Les chenilles ont un système de camouflage très malin : elles changent de coloration et portent 3 lignes roses sur le dos, ce qui les fait confondre avec les boutons de fleurs.
Il faut traiter une fois par semaine jusqu’à disparition avec un insecticide contenant de la pyréthrine ou de la bactospeïne qui agit sur les chenilles par contact.
Les maladies
REMERCIEMENTS à LAURENT GRELET pour son travail de grande qualité
Charles Louis L’Héritier de Brutelle, né à Paris le 15 juin 1746 et mort assassiné à Paris le 16 août 1800, est un magistrat français, passionné de botanique.
Il est procureur du roi à la Maîtrise des eaux et forêts, puis conseiller à la Cour des aides. Ses travaux botaniques, un peu méprisés par ses contemporains, ont été reconnus et valorisés par Carl Ludwig Willdenow (1765-1812) et Augustin Pyrame de Candolle (1778-1841).
En 1790, il entre comme associé botaniste à l’Académie des sciences, où il devient membre de la section de botanique et physique végétale en 1795.
Il a laissé un herbier d’environ 8 000 espèces et une très importante bibliothèque botanique. Il a notamment travaillé sur les Géraniacées et a publié en 1792 un ouvrage intitulé Geranologia. On lui doit la distinction entre les trois genres Géranium, Pélargonium et Erodium.
Il a notamment fait paraître
"Stirpes novae aut minus cognitae, quas descriptionibus et iconibus illustravit"
Carolus Ludovicus L’Héritier (2 volumes, Paris, 1784-1785).
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