Ils font bien tout ce qu’ils peuvent… Mais les délais seront trop courts. L’idée de l’Amat, association de professionnels de la santé du Thouarsais, émise au début de l’épidémie est pourtant bonne : celle de regrouper des partenaires pour confectionner, de manière solidaire, des masques. « Nous avions pour objectif d’en produire 45.000, soit autant qu’il y a d’habitants sur les communautés de communes du Thouarsais et de l’Airvaudais-Val du Thouet », explique le Docteur Serge Durivault, président de l’Amat.
La communauté de communes du Thouarsais a répondu à l’appel par l’intermédiaire du centre socioculturel, qui s’est chargé de chapeauter la collecte de matériel et de le dispatcher consignes et matériels auprès des 113 couturières bénévoles, qui s’activent à longueur de journée pour fabriquer les masques à la chaîne. Les entreprises Anett, pour le don de linge, et les Transports Landry, pour la logistique, se sont jointes au projet. « Nous avons collecté pour l’instant 1.500 masques, mais on devrait monter à 6.000 ou 7.000 d’ici la fin de semaine, prévoit Sébastien Oger, directeur du centre socioculturel. Nous avons pour l’instant le potentiel pour en fabriquer 12.000 et nous dépasserons même les 20.000 prochainement. » Mais au-delà du 11 mai, assurément.
Des publics prioritaires
À ceux-ci, il faut rajouter les masques commandés par la Ville de Thouars (lire la NR du 2 mai) qui, à défaut d’en recevoir 5.000 d’un seul coup à la fin du mois, espère recevoir une partie du stock d’ici la fin de semaine. « Sans oublier qu’une entreprise industrielle prévoit d’en envoyer plus de 2.000. » Mais, malgré toutes les bonnes volontés, chaque habitant ne sera pas équipé en masques par les collectivités le jour du déconfinement. Il faudra, pour un certain nombre d’entre eux, s’équiper, s’ils le souhaitent, auprès des pharmacies et des supermarchés.
Qui alors pourra en profiter ? « Il faudra établir une priorité », confie Serge Durivault. Les consignes précises restent à définir, mais il semblerait déjà que la communauté de communes ait décidé de ne pas distribuer de masques aux enfants de moins de 10 ans. « Car en dessous de cet âge, ils l’enlèvent rapidement et il est alors inutile », précise Bernard Paineau, président de la collectivité. D’autre part, les partenaires semblent d’accord sur le fait de privilégier les personnes âgées, et les gens précaires, « car la précarité favorise la transmission du virus », fait savoir le médecin.
Malheureusement, les masques ne se garderont pas à vie. « Ils ont une limite de 20 lavages à 60 °C, donc on peut les utiliser une vingtaine de jours, imagine Serge Durivault, alors que nous sommes partis pour en avoir besoin pendant un an au moins. » Se reposera alors d’ici là la question de l’approvisionnement en masques pour les personnes les plus vulnérables.