Pas de masques ce jour-là, à la pharmacie du centre commercial Plein-Sud à Niort. L’hypermarché voisin en dispose mais le dispositif mis en place pour organiser la vente entraîne une longue attente. « Une personne vulnérable, avec récidive de cancer, dont les capacités sont réduites, a été amenée à renoncer à attendre, debout dans la file et elle est rentrée chez elle sans masque. Elle s’en désole et elle est persuadée que si la pharmacie où elle est connue pour sa pathologie avait eu des masques, elle aurait été servie en priorité », témoigne un Niortais, Dominique.
Buralistes : « Nous sommes dans l’attente. On a été déçus. »
Révélateur. Alors qu’on déconfine ce lundi 11 mai, il n’était pas facile ces derniers jours pour le grand public de se procurer un masque (lire également ci-dessous). Les grandes surfaces ? On en trouve, mais pas tout le temps. Exemple, cet hypermarché de la première couronne niortaise se trouvait mardi dernier en rupture.
Les buralistes ? Trois tentatives en centre-ville de Niort ce week-end, trois échecs. « Je ne sais pas à quelle date j’en recevrai », se désole-t-on dans un bar-tabac. Un autre attend depuis une semaine la commande passée. La confédération nationale des buralistes s’est rapprochée d’un fournisseur agréé, répondant à toutes les normes, pour diffuser deux millions de masques. Le 23 avril, les buralistes ont reçu un e-mail tardif expliquant qu’ils pouvaient passer commande. Premiers arrivés, premiers servis. Pour ceux qui s’y sont mis dès le lendemain matin, le stock était déjà épuisé.
Date butoir le 18 mai
« Nous sommes dans l’attente. On a été déçus de ne pas pouvoir offrir ce service à nos clients », regrette Anne-Marie Barbat, présidente de la chambre syndicale des Deux-Sèvres des buralistes. Aux dernières nouvelles, la date butoir du 18 mai a été fixée pour honorer la commande : « Normalement, la situation va se débloquer dans la semaine qui vient », prévoit Anne-Marie Barbat. Quant aux masques commandés par le Département, 380.000, un par habitant, ils ne seront pas arrivés avant le mois prochain. Heureusement, il y a les bénévoles, la débrouille et les mairies. La distribution est notamment assurée à Niort ou Parthenay, et dans nombre de petites communes. Mais toutes n’ont pas fait le choix d’une distribution généralisée. À Bressuire, le stock sera réservé aux plus fragiles, la municipalité estimant que le grand public n’a qu’à s’approvisionner dans les pharmacies, les débits de tabac ou les grandes surfaces. Emmanuelle Ménard, deuxième adjointe et future maire, parle de demande en masques « irrationnelle » de la part de la population.
Demande « irrationnelle »
Pourtant, dès aujourd’hui lundi, le masque sera obligatoire au quotidien dans bien des circonstances. À Niort, cet opticien a déjà averti sa clientèle : il rouvre ses portes mais uniquement sur rendez-vous et pas question de franchir sa porte sans un masque. La Librairie des Halles, à Niort, annonce sa réouverture mardi 12 mai. Parmi les consignes sanitaires à respecter pour les clients : « Port du masque obligatoire ». Le masque est obligatoire pour tout rendez-vous chez le coiffeur. Ainsi que pour prendre le bus. « Le port du masque y sera obligatoire pour tous à l’exception des élèves du primaire. Des contrôles par les forces de police pourront être effectués avec des verbalisations à hauteur de 135 € », prévient Tanlib, le réseau de transport en commun de l’agglomération niortaise.