LES NOUVEAUTÉS
« L’Adieu ». Depuis mercredi, le film poignant de Lulu Wang est disponible en VOD. Billi, jeune Chinoise élevée aux États-Unis, a beaucoup de mal avec la décision familiale de ne pas révéler à Nai Nai, la grand-mère, qu’elle est atteinte d’un mal incurable. La tradition chinoise veut en effet qu’on cache la vérité aux malades.
« Dark Waters ». Le film de Todd Haynes avec Mark Ruffalo, Anne Hathaway et Tim Robbins sera disponible à partir du mardi 19. C’est l’histoire de Robert Bilott, un avocat spécialisé dans la défense des industries chimiques qui va agir à l’encontre de son métier lorsque la campagne où il a grandi se retrouve empoisonnée par le groupe Dupont.
« 2040 ». Disponible à partir du 26 mai, ce documentaire de Damon Gameau s’appuie sur des avis d’experts pour nous démontrer comment notre monde court à sa perte et nous expliquer les moyens d’éviter cette catastrophe. Avec la voix de Kyan Khojandi.
« Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part ». Dès le 22 mai en téléchargement définitif et le 27 en VOD. C’est une tendre chronique familiale signée Arnaud Viard. Aurore (Aurore Clément) est la mère de quatre enfants : Jean-Pierre (Jean-Paul Rouve), Juliette (Alice Taglioni), Mathieu (Benjamin Lavernhe) et Margaux la petite dernière (Camille Rowe). Même s’il a réussi dans la vie, Jean-Pierre traîne sa déception de ne pas être devenu comédien. Et ce n’est pas le fait de retrouver son ex Héléna (Elsa Zylberstein) qui va apaiser ses regrets.
L’OVNI
« L’Oiseau de paradis ». Disponible à partir du dimanche 24 mai sur I-Tunes, Google Play, Microsoft, La Toile, Universciné, CVS, Orange Rakuten TV et Canal +, ce film du Tahitien Paul Manate est empreint de mystère, d’ésotérisme mais aussi de charme et de dépaysement. Teivi est l’assistant parlementaire du député Gilot (Patrick Deschamps), une fonction qui lui permet de mener la belle vie.
C’est un beau garçon, séducteur, sans scrupule (il est interprété par le jeune comédien allemand Sébastian Urzendowsky, vu dans Un amour de jeunesse de Mia Hansen-Love ou Les Chemins de la liberté de Peter Weir). Lorsque sa cousine maorie Yasmina lui communique une sombre prédiction, le destin bien tracé de Teivi bascule.
LA CURIOSITÉ GRATUITE
« La Rupture ». Il y a cinq ans, nous vous avions présenté dans la NR Dimanche, Indésirables, un film en noir et blanc avec Jérémie Elkaïm qui abordait le thème de la sexualité des personnes handicapées. Son réalisateur, Philippe Barassat, a mis le confinement à profit pour signer par un, mais deux films qu’il a mis à disposition, gratuitement, sur YouTube. Tous deux intitulés La Rupture, ces films proposent une expérience inédite : ils racontent la même histoire, à partir des mêmes dialogues et dans les mêmes décors. Dans un des films un homme et une femme se quittent, dans l’autre ce sont deux femmes.
La belle Alka Balbir (qu’on a vu chanter avec Philippe Katerine, pour Benjamin Biolay et dans un clip de Breakbot) est des deux films. Dans l’un, elle quitte Jean-Christophe Bouvet, et dans l’autre Béatrice de Stael. Les films s’ouvrent dans l’appartement de Jean l’écrivain (ou de l’écrivaine, c’est selon). Marie-Louise qui a une vingtaine d’années de moins, vient annoncer qu’elle s’en va, même si, pour elle, cet amour n’est pas tout à fait mort. Pendant une heure et demie nous allons suivre les petites et grandes déceptions, les vagues retours de flamme et les envies d’ailleurs qui balisent bien des ruptures.
Les films de Philippe Barassat exhalent un parfum désuet et délicieux du Cocteau de La Voix humaine. Ils portent aussi des réminiscences proustiennes, que ce soit dans les décors (la bibliothèque de l’appartement, le manoir normand) ou dans la notion d’inexorable fuite du temps. Il y a même une évocation de la tauromachie chère à Cocteau (mais aussi Picasso ou Hemingway) à travers une partie d’un habit de lumière ou une gravure représentant un torero. Car il est bien question d’un duel où la vie et la mort d’un amour sont en jeu.
C’est subtil, remarquablement écrit, culotté. « C’est un film sans subvention, ni chaînes de télé ni financement, mais réalisé dans les conditions normales d’un long-métrage, grâce à la complicité d’une équipe toujours fidèle », explique ce réalisateur dont les ruptures méritent votre soutien.