Il a lâché sa binette et abandonné son jardin le temps de nous faire l’honneur d’un petit dessin pour cette rubrique. Après une carrière bien remplie chez César, le dessinateur Michel Foucault tombe le masque !
Si la place n’avait pas déjà été prise, il aurait sans aucun doute pu faire philosophe. Oui mais voilà, notre Michel Foucault à nous a préféré se laisser pousser les cheveux et a opté pour le dessin. Publicitaire au départ : c’est sous Giscard d’Estaing qu’il s’est formé dans la réclame – ça donne une idée de son (grand) âge -, avant de bifurquer vers des formations de compositeur-typographe puis de tôlier-chaudronnier industriel, dont la complémentarité demeure un mystère à ce jour.
Les masques, il connaît !
Qu’importe. Alors jeune homme, Michel Foucault, natif de Bordeaux, débarque en Anjou avec son accent du Sud-Ouest et sa culture Hara-Kiri : il trouve sa place en 1983 dans l’entreprise saumuroise César, spécialisée dans les accessoires festifs et carnavalesques. Autant dire que les masques, il connaît !
Il signe là, pendant toute sa carrière, des centaines de sculptures-caricatures des grands de ce monde servant à la fabrication de masques qui inonderont la planète entière. L’histoire dit même que le caricaturiste a un fan-club au pays des kangourous. C’est tout Michel ça : parvenir à se mettre les Australiens dans la poche sans sortir de son jardin de Brézé !
Le trait et l’esprit affûtés
Enfin presque : entre la récolte des patates et le binage de printemps, Michel a toujours trouvé le temps d’alimenter les colonnes du Courrier de l’Ouest (dont celles, de temps en temps, de l’édition des Deux-Sèvres) pour faire marrer nos lecteurs. Depuis le début des années 1980, ses dessins (ceux qui sont publiables bien sûr !) s’amusent de l’actualité locale, entre mauvais esprit et poil à gratter. Et ça fait mouche à chaque fois, même depuis que l’homme de l’art est officiellement retraité : c’est dire s’il a toujours le trait et l’esprit affûtés.
Railler l’actu qui déraille
En cette période de (dé)confinement, Michel Foucault ne se départit pas de son humour. Plus les événements sont extraordinaires, plus ça m’inspire, admet le dessinateur de presse, qui préfère sourire de la situation avec autodérision : J’aimerais que ça dure encore six mois, au moins je ne suis pas obligé d’aller avec ma femme faire les magasins.
Derrière sa moustache, avec fantaisie, Michel continue donc de railler l’actu qui déraille. Si encore il le faisait sans talent : mais non, même pas ! On ne se refait pas…