Les sauvages qui arrosent la nature de leurs ordures n’ont qu’à bien se tenir. Même si sa carrière d’élu, entamée il y a trente ans et cinq mandats (lire par ailleurs), est sur le point de s’achever, Alain Blot ne compte pas arrêter la chasse aux incivilités. Depuis des années, il n’en peut plus de voir des immondices souiller le Thouarsais, en raison de l’égoïsme de quelques-uns. « Même s’il faut reconnaître que l’évolution est plutôt positive dans l’ensemble ces dernières années, on constate que ce genre de comportement existe toujours, regrette le maire délégué de Taizé-Maulais, par ailleurs coprésident du Thouars basket 79. C’est une minorité, certes, mais une minorité très agaçante qui fait de gros dégâts. »
« Une minorité agaçante qui fait de gros dégâts »
Parfois, il y a de bonnes surprises. « Je pensais qu’avec le confinement et la fermeture des déchetteries, les dépôts sauvages allaient se multiplier mais ça n’a pas été le cas. Hélas, certains ne se sont quand même pas gênés. » Et de citer les tristes situations observées « fin mars et fin avril à Bilazais, sur le chemin du Fief de Lanoue : des pièces de voitures, bouteilles de gaz, bidons de produits dangereux et autres déchets verts ». L’élu a déposé plainte à la gendarmerie, « au nom de la commune de Plaine-et-Vallées ». Une enquête est en cours. Mais il arrive qu’Alain Blot joue lui-même les détectives… « Moi, je n’hésite pas à ouvrir les sacs poubelles. Environ huit fois sur dix, on y trouve des indices. Sur ce dépôt-là, par exemple, j’ai trouvé un papier annonçant une réunion publique pour les élections municipales à Saint-Léger-de-Montbrun, et une ou deux autres pistes que les gendarmes pourront suivre, comme des grands cartons pour emballer des meubles, avec le nom de la boutique et un code-barres… » Parfois, c’est une souche de chéquier ou des restes de factures qui peuvent le mettre sur la voie. « Les dépôts sauvages sur les points de regroupement pour la collecte des déchets sont tout aussi problématiques et encore plus fréquents. Là aussi, il ne faut pas hésiter à chercher des indices », indique le vice-président de la communauté de communes, en charge de la gestion des déchets, service dont les agents ont également pour consigne de signaler ces incivilités.
Alain Blot l’avoue volontiers, lorsque l’enquête aboutit, difficile de ne pas en vouloir à l’auteur de l’infraction : « Une fois, je suis allé chez le monsieur qui avait jeté son sac-poubelle n’importe où, je l’ai vidé à ses pieds et je lui ai dit ma façon de penser… Je crois que ça l’a fait réfléchir ! » Même délesté de ses mandats, l’élu promet de rester engagé pour la nature et la salubrité. « J’encourage mon successeur à poursuivre ce travail, car le combat n’est jamais gagné. »