En partenariat avec La Poste, les trois chambres consulaires ont lancé, mercredi 3 juin, une plateforme commerciale destinée à booster l’achat en ligne de références 100 % locales.
Pas question pour eux de laisser le soufflé retomber. Alors que les achats de proximité ont bondi avec le confinement, la Chambre de commerce et d’industrie, la Chambre de métiers et de l’artisanat et la Chambre d’agriculture ont décidé de mettre au pot pour porter ce vent du changement de nos modes de consommation. Il y avait un bruit de fond, des aspirations des citoyens que la crise est venue amplifier. Les circonstances exceptionnelles ont forcé le mouvement mais nous sommes persuadés qu’il ne s’agit pas d’un feu de paille. Il y a une opportunité à ne pas manquer et c’est pourquoi, nous avons fait le choix d’unir nos forces, ont déclaré, de concert, Philippe Dutruc, Nathalie Gauthier et Jean-Marc Renaudeau soucieux d’accompagner une reprise aux contours incertains pour leurs milliers de ressortissants.
« Une vitrine pour tous »
On ne pouvait pas attendre la fin de l’été pour agir. C’est maintenant que les forces vives du territoire ont besoin de nous, ont prolongé les trois responsables qui, avec l’appui financier du Département et le concours de « Ma ville, mon shopping », une filiale du groupe La Poste, ont lancé, ce mercredi 3 juin, un service de vente en ligne incluant le paiement, la réservation, la livraison par colis ou le retrait en boutique des produits 100 % Deux-Sèvres. L’idée, c’est de développer une sorte d’Amazon local qui mettrait en valeur nos savoir-faire et les acteurs économiques urbains comme ruraux. Ce sera une vitrine pour tout le monde. En un clic, chacun aura la possibilité de retrouver son producteur, son artisan ou son commerçant et de passer commande.
Pour ces derniers, l’inscription sera gratuite mais une commission à taux réduit de 5 % sera prélevée sur chaque transaction. Des frais de transport seront, bien sûr, appliqués aux clients. On a commencé à sonder en interne et les retours sont très positifs. Quand vous savez le coût et le temps que peut représenter le e-commerce, beaucoup se disent qu’il y a un effet d’aubaine à actionner, s’enthousiasme la patronne des artisans.
Reste désormais à alimenter la marketplace pour que l’outil de mise en relation ne se transforme pas en coquille vide. Aucun risque, assure Thierry Chardy, le fondateur et directeur de « Ma ville, mon shopping » déjà partenaire d’une plateforme similaire à Bressuire. Même si les niveaux de maturité son très variables en matière de digital, la prise en main se fait naturellement. On est sur un partenariat gagnant-gagnant qui va dans le sens des attentes sociétales.
Déjà quatre intercommunalités dans la boucle
Une vision partagée par Gilbert Favreau, le président (LR) du Département, pour qui les 20 000 contacts générés auprès de 226 producteurs par le site Monmarchelocal79.fr, créé par la collectivité, fin mars, sont le signe de cet élan. La demande est là. On ne peut que se réjouir de cette initiative et contribuer à son essor. Une façon de montrer la voie aux autres collectivités.
Passé les trois premiers mois, les chambres consulaires envisagent, en effet, de passer le relais aux intercommunalités. En attendant l’installation des huit gouvernances, quatre d’entre elles ont déjà fait savoir qu’elles abonderaient : le Haut Val de Sèvre, Val de Gâtine, Mellois en Poitou et l’Agglomération du Niortais.
13 millions d’euros
C’est l’aide financière dont ont bénéficié les entreprises deux-sévriennes depuis le 17 mars via le fonds de solidarité. Cela représente environ 10 000 dossiers, a précisé Emmanuel Aubry, le préfet, en marge de la présentation de la plateforme. Ce dernier a, par ailleurs, indiqué que le dispositif de chômage partiel avait concerné jusqu’ici61 000 salariés pour 28 millions d’heures et une enveloppe totale de 33 millions d’euros. Tous ces chiffres témoignent de la situation hors norme que nous vivons. Aussi, je ne peux que louer l’intelligence territoriale locale qui anime ce projet porté par les trois chambres et le Département.
Comment ça marche ?
Pour s’inscrire, chaque commerçant crée son profil sur le site www.mavillemonshopping.fr. Il référence ses produits directement dans son espace en ligne sécurisé et dédié, indique le prix et peut ajouter une photo. A chaque commande, le commerçant est informé par e-mail et sms. Selon le mode de retrait choisi, il reçoit les notifications suivantes : click and collect (à emporter), livraison à domicile ou par le commerçant.
Pour pouvoir utiliser la plateforme, le consommateur doit, d’abord, renseigner son adresse de livraison. Il accède alors au catalogue de boutiques disponibles autour de son domicile. Libre à lui, ensuite, de faire son marché avant de payer et de choisir un mode de retrait.