Il en était convenu ainsi. Gustave Barré, médecin et érudit thouarsais sans héritier direct, avait décidé de léguer à la ville de Thouars, après sa mort (en 1893), l’hôtel particulier dans lequel il vivait avec son frère Henri et l’épouse de celui-ci, Léopoldine, ainsi que plus de 205 objets collectionnés par la fratrie. Il fallut attendre 1912, et la mort de Léopoldine, pour que la municipalité récupère les locaux, les réarrange, et inaugure finalement ledit musée le 25 juillet 1920. Un musée vivant Il est donc logique qu’un siècle plus tard, le musée Henri-Barré célèbre ses généreux légataires, et surtout hommes d’arts et de culture via une exposition proposée depuis hier, et jusqu’au 20 septembre, intitulée « Du cabinet de collectionneurs au musée », complétée également par d’autres legs et dons. Un centenaire malgré tout un peu contrarié par un confinement et des règles sanitaires qui ont retardé l’ouverture, et perturbé l’organisation des visites. Si bien que sur les dix événements prévus, seuls trois pourront avoir lieu. « Le retentissement n’a pas été le même qu’espéré du fait de la crise. Mais on sera là l’an prochain pour fêter dignement ce 100e anniversaire », promet Patrice Pineau, maire de Thouars, qui a toujours veillé à faire vivre les lieux.
Cependant, les curieux disposent tout de même de trois mois pour découvrir une riche collection qui, une fois encore, a changé par rapport à l’année précédente. « Le musée n’est pas fixe, mais mobile, si bien qu’on peut venir plusieurs fois sans suivre la même visite », explique Éric Dumeige, adjoint à la culture. « Sans dénaturer les lieux et tout en préservant la collection », embraye Sébastien Maurin, responsable du musée.
Si la crise a perturbé l’ouverture, le confinement, lui, n’a pas eu que du mauvais : il a permis à l’équipe du musée de peaufiner son travail. « Nous avons profité du temps à disposition pour éplucher les œuvres et connaître leur histoire afin de réaliser un livret de visite, qui vient apporter des compléments sur la visite, puisque nous avons fait le choix de ne pas mettre de panneaux explicatifs », explique Sabine Blugeon, médiatrice culturelle à la Ville et au musée. D’autant que le spectateur n’est pas livré à lui-même : le médiateur, Franck Fouillet, assure aussi des visites groupées, limitées par contre à cinq personnes, idéalement sur réservation pour un créneau horaire d’une heure.