80 ans jour pour jour après la tragédie, une cérémonie en souvenir des personnes tuées en gare de Thouars le 18 juin 1940 a eu lieu ce jeudi. Les bombardements de l’aviation allemande avaient fait 56 morts, plongeant la ville dans le chaos.
Une cérémonie empreinte d’émotion a été organisée sur le parvis de la gare de Thouars dans la matinée du jeudi 18 juin. Elle a permis de rendre hommage aux victimes tuées dans les bombardements de la gare il y a tout juste 80 ans, le 18 juin 1940.
À ce moment, la bataille de France, que des spécialistes qualifient de plus terrible défaite de l’histoire française, se terminait : on était alors à quatre jours de la signature de l’armistice en forêt de Rethondes… À Thouars, l’aviation allemande avait sciemment ciblé le convoi ferroviaire où se trouvaient des militaires polonais. Non seulement des officiers polonais, mais aussi des militaires français, des civils et des employés de la SNCF ont perdu la vie dans cette tragédie.
Ignorance
Inévitablement, on se projette 80 ans en arrière. On se rend compte que les Thouarsais ignorent ce fait historique qui a fait 56 morts et plus de 200 blessés, explique Philippe Chauveau, membre de la Société d’histoire, d’archéologie et des arts du Pays thouarsais (SHAAPT), co-organisatrice de cette cérémonie solennelle. Pendant les prises de parole, il a lu des écrits de l’ancien journaliste Maurice Druon, qui avait 22 ans en juin 1940 et a été élève officier à Saumur. Des mots superbes, où la description de la notion de patrie force le respect.
L’importance d’une plaque
C’est surtout l’émotion qui prévaut. J’essaie d’aller au-delà de l’histoire pour en donner… Je pense vraiment à tous ces gens qui sont morts en gare de Thouars, note pour sa part Damien Cocard, président de la SHAAPT, auteur d’un texte remarquable dans lequel il décrit les événements et le contexte historique de juin 1940. Cette date du 18 juin, par sa portée à la fois locale et nationale, doit également être l’occasion de nous souvenir que ces journées de juin endeuillèrent Saumur, Louzy, Sainte-Verge, Saint-Jean-de-Thouars, Luzay, Coulonges-Thouarsais, Geay, Airvault, Moncontour et Bressuire. Dans tous ces lieux de mémoire sont tombés des Français, à la croisée des chemins d’une France à genoux devant l’ennemi et d’une France qui refuse la défaite. Merci donc à vous tous d’être là, sur le parvis de cette gare si chère au cœur des Thouarsais. Si elle pouvait parler, elle aurait tant à nous dire sur notre histoire contemporaine…, lance-t-il.
La SHAAPT souhaiterait qu’une plaque commémorative, portant le nom des personnes tombées en ce funeste 18 juin, soit apposée en gare de Thouars. Ce vœu serait en bonne voie d’être réalisé. Ce bombardement fut un véritable chaos pour la ville. Il y eut une mobilisation générale pour venir en aide aux blessés. Il est important de rappeler cet événement face à la barbarie nazie. Rendre hommage, c’est se souvenir. Il serait important qu’une plaque puisse témoigner de cette mémoire. Le travail pour sa réalisation est lancé. Il reste à le finaliser, précise le maire Patrice Pineau.
Irène Joly et MattieuManceau, du Souvenir français (N.D.L.R. : Irène Joly est aussi présidente de la section deux-sévrienne de l’ordre national du Mérite), ont ensuite lu les noms des 61 personnes décédées dans les bombardements de la gare de Thouars et dans celui de la gare d’Airvault.